Audition de Bernard VERGNES
Directeur général de MICROSOFT Europe
Nous nous trouvons face à une technologie dont la
puissance double tous les dix-huit mois ; elle implique une remise en
question constante, rien n'étant jamais acquis. Observer le retard pris
par la France dans ces mutations ne doit pas nous faire tomber dans le
catastrophisme et le découragement : il faut au contraire se dire
qu'il y a là une opportunité à saisir ; et, vue
l'omniprésence de l'Etat, c'est donc lui qui doit la saisir : il
faut alors un engagement public " fort ", étalé sur dix
ans et mis en oeuvre d'une façon " industrielle ".
Le coeur de la stratégie de Microsoft reste
" Windows " ;
aujourd'hui, la plate-forme Windows prend en compte tous les besoins de l'
entreprise ;Microsoft réfléchit aussi à
l'Education : les besoins étant très variés, en
fonction tant des établissements que des publics concernés, il
faut songer à une architecture et une plate-forme qui soient les plus
larges et variées possibles ; il faut, bien entendu imaginer une
parfaite évolutivité et compatibilité entre le poste de
l'élève, celui de l'enseignant et de l'établissement.
1. MICROSOFT et la FRANCE :
1.1.
En ce moment, nous nous trouvons face
une technologie
dont la puissance double tous les dix-huit mois
; rien n'est
acquis, sauf si on reste alerte et prêt à changer de cap, à
évoluer, à naviguer à vue, et c'est ce que Bill GATES fait
avec ses équipes en ayant le courage de se remettre en question
constamment, en ayant le courage de vivre la hantise de la concurrence, en
faisant un peu de paranoïa, constante ; la culture de la
paranoïa, je la connais depuis 14 ans que je travaille à
MICROSOFT ; et, s'il y a peu de choses qui évoluent aussi vite que
les technologies de l'information dans la vie courante, la grande
qualité de MICROSOFT aujourd'hui, c'est de pouvoir se donner les moyens
de réagir rapidement, de s'adapter ;
La vision qu'on peut avoir du
retard pris en la matière par la
France
ne doit pas nous faire tomber dans le catastrophisme ni dans la
mauvaise complaisance ; il faut au contraire se dire que ce retard est
plutôt une opportunité à saisir afin de nourrir un
changement très important, culturel, organisationnel, vraiment fort, et
qui doit partir du sommet ;
Tant au niveau public que privé, on peut alors
formuler une
recommandation forte
: puisque l'Etat et les service publics ont
en France un rôle prédominant, ils doivent donc être la
vitrine
de ces nouvelles technologies, dans ses relations avec le
citoyen, avec tous les habitants; ce qui nécessite de communiquer, de
créer, d'inciter; on peut donc songer un engagement public de longue
durée, à savoir dix ans; cet engagement est à mettre en
oeuvre d'une façon " industrielle ", avec tout ce que cela
implique, car il est très lourd.
1.2.
Le coeur de
la stratégie de MICROSOFT a pour nom
Windows
: nous restons très fidèles à ce
choix, qui a beaucoup mûri ces dernières années ;
aujourd'hui, la plate-forme Windows, autour de
Windows NT
s'est
très largement développée pour prendre en compte tous les
besoins de l'entreprise; une étude assez récente prévoit
d'ailleurs qu'en l'an 2000, environ 47% des serveurs d'applications, dans les
domaines les plus critiques d'applications dans l'entreprise, fonctionneront
sur Windows NT, devançant de très loin les autres environnements;
Quant au
net PC
, il verra son apparition dès juin de cette
année : l'objectif est de maximiser et d'améliorer
l'administration centrale des entreprises
pour que l'utilisateur ne
vienne pas, par ses interventions répétées, soit
corrompre, soit modifier l'environnement local, ce qui, l'expérience le
montre, créé des surcoûts énormes en matière
d'informatique : on installe des logiciels, donc il y a des équipes
qui, physiquement, interviennent pour remettre en état le poste de
travail ;
On va y trouver, outre le processeur
Pentium
, des capacités de
traitement en mémoire des informations, car ce qui est le plus important
dans une " connexion réseau ", c'est bien la capacité
de rafraîchir le renvoi d'informations, et ce très
rapidement ; on va aussi trouver une connexion au port permettant d'avoir
une standardisation beaucoup plus grande des périphériques autour
de Windows.
Etant entendu que les notions de maîtrise des coûts et de
pérennité d'investissement sont évidemment
fondamentales dans cette réalisation;
MICROSOFT a fait une estimation du nombre de personnes qui, en France, sont
dédiées à ses technologies (des sociétés de
services, consultants, distributeurs) : il y en a 10.000.Ce sont elles
qui, au quotidien, proposent, conseillent, font de l'assistance ou du support
aux technologies MICROSOFT ; la
banalisation de l'accès à
ces technologies
signifie que les 500 salariés de MICROSOFT France
doivent transférer au quotidien leurs compétences vers ces
relais ; et cela passe par tout un processus de certification des
compétences, des diplômes reconnus au niveau mondial ;
2. l'EDUCATION
: Il faut mettre en ligne le savoir existant, celui
des éditeurs comme celui des enseignants ; le défi,
fantastique, consiste à former des centaines de milliers d'enseignants
qui n'ont jamais été exposés à ces technologies et
leur donner une bonne raison d'y adhérer.
Sur un engagement public fort de dix ans, trois critères seraient alors
à prendre en compte :
· la
compatibilité
, à savoir prendre en compte ce
qui a déjà été fait depuis quelques
années ;
· la
pérennité
de ce qui va être produit
sur les dix ans qui viennent ;
· la
facilité
de mise en oeuvre par les
administrations : le métier de l'Education nationale n'est pas tant
de gérer des réseaux, ni de gérer un service en ligne,
mais bien plutôt d'enseigner et de transmettre une pédagogie
à des enfants pour les former à de nouveaux métiers ;
En partant de l'idée
d'infrastructure unique
, cela
signifie avoir une parfaite
évolutivité
et
compatibilité
entre le poste de l'élève, celui de
l'enseignant, de l'établissement ; il faut dans le même
temps, bien entendu, repérer et organiser en réseau les
différents centres de ressources : le centre de documentation, le
professeur, l'administration, la salle des travaux pratiques, celle des cours,
la structure réseau départementale, celle au niveau du rectorat,
enfin, l'Intranet national ;
L'idée générale est donc de dire
: il
existe des besoins très variés en fonction des
établissements, petits moyens et grands, primaires et secondaires, et en
fonction des personnes qui vont les utiliser ;il faut donc
une
architecture et une plate-forme
qui soient les plus larges et
variées possibles pour s'adapter à tous ces cas de figure
possibles ;