I. AUDITIONS
Audition de Jean-Luc ARCHAMBAULT
Directeur du SERICS
(serv. des industries de communications et de
services
ministère de l'industrie)
Résumé : Si la France dispose de nombreux atouts dans l'univers des NTIC, on reste sur l'impression qu'elle est retard par rapport à ses principaux partenaires, notamment dans leurs utilisations quotidiennes ; il faudrait donc, pour rattraper ce retard, dissiper les craintes de français et augmenter leur intérêt pour celles-ci ; ainsi, les services publics présents sur le Minitel pourraient-ils donner l'exemple en migrant sur Internet, la gratuité faisant la différence ; des mesures fiscales seraient efficaces ; développer la pratique du paiement électronique est possible si on met à profit " l'économie de la carte à puce ", unique au monde, bien insérée dans notre législation, et qui pourrait servir de base à une législation universelle en cette matière ; les entreprises prenant le problème de l'utilisation des NTIC sous un mauvais angle, celui de la " réduction des coûts ", l'angle décisif étant celui de " l'apport des fonctionnalités " qui augmente leur efficacité, il faudrait faire connaître les expériences réussies par certaines d'entre elles, aux autres.
1. Les nouvelles technologies de l'information et de la
communication
: on peut avoir l'impression générale
selon laquelle la France est dotée de beaucoup d'atouts, tant du
côté des usages (le Minitel par exemple) que de celui de l'offre
(les équipements de télécommunications ;
présence d'acteurs de poids) ; ceci dit
, on reste sur une autre
impression : celle de l'avance prise par nos principaux partenaires
.
2. L'enseignement
: il y a deux façons de voir les nouvelles
technologies de l'information dans l'enseignement :
· celle de ces technologies en tant qu'outil pour la
pédagogie : mettre au point des versions multi media de certains
programmes, etc.
· celle qui se limite à apprendre aux élèves
à s'en servir ;
A moyen terme, je pense qu'il faut qu'on utilise au maximum tout le potentiel
des nouvelles technologies de l'information pour l'Education, sans pour autant
en faire une fin en soi ; trois aspects sont à retenir :
a)
En termes
d'équipements techniques
, nous pensons
qu'ils serait intéressant de mettre au point une sorte de typologie des
besoins dans quelques catégories simples et de faire des propositions,
ou plutôt de donner des conseils d'équipements pour
répondre aux besoins de chacun : ainsi, on peut imaginer qu'une
seule connexion à Internet puisse suffir dans un petit lycée,
alors que les solutions seraient différentes dans les
établissements plus importants ;
b)
La maintenance des machines
sur place : on a un
peu le sentiment que, s'il n'y a pas de cahier des charges global, ou quelque
chose qui définisse assez précisément la justification
technique de ce qui permettra que tout ça fonctionne, on risque d'aller
vers des problèmes de diffusion et de maintenance, parce que je ne pense
pas que la maintenance pourra être faite au niveau le plus bas de
l'échelon, c'est-à-dire celui de l'école ;
c)
Le problème du coût
: il faut étudier
de très près le coût des communications pour accéder
au réseau ; ceci devrait faire l'objet de négociations avec
France Telecom et ses concurrents : pour un usage pédagogique, il
faudrait que les tarifs soient adaptés aux besoins des
écoles ;
3. Le grand public
: il faudrait d'abord
dissiper les craintes
des Français
et augmenter l'intérêt qu'ils peuvent
avoir pour les nouvelles technologies de l'information ; il faudrait
trouver les modalités d'une bonne campagne
promotionnelle (plaquettes, colloques,etc.) ;
Le Minitel : il y a un problème éditorial assez fort
aujourd'hui sur le Minitel : beaucoup de services payants devraient
être gratuits : par exemple, consulter les horaires de train sur le
serveur SNCF, alors que si vous allez dans une gare, la consultation sur borne
est gratuite ;
Donc, les services publics devraient montrer l'exemple en offrant un service
analogue à celui qu'ils offrent sur Minitel, payant, sur Internet,
gratuit ; la
gratuité
serait une façon de donner un
avantage à Internet, de stimuler son décollage dans le grand
public ; il faut bien étudier la succession que l'on va imaginer au
Minitel : une des clés de son succès a été sa
proximité avec le téléphone ;
Le paiement électronique : actuellement, lorsque l'on veut payer
quelque chose sur Internet, les solutions existantes ne sont pas pleinement
satisfaisantes ; il faudrait donc imaginer un système de paiement
électronique plus sécurisé et fiable, étant entendu
que la France dispose, avec son " écono-mie " de la carte
à puce, unique au monde, des possibilités réelles ;
le paiement par carte à puce est aujourd'hui parfaitement
inséré dans nos moeurs et notre législation ; cette
dernière pourrait servir de base à la mise au point d'une
législation universelle pour le paiement électronique ;
Les incitations à s'équiper : il faudrait prendre des
initiatives incitatives en matière fiscale : on pourrait jouer sur
la TVA par exemple, ou alors sur la réduction d'impôt sur le
revenu ; tout ceci pour faciliter l'équipement et la connexion des
ménages ;
4. Les entreprises
: il y a en France un problème
d'état d'esprit général des entreprises vis-à-vis
des nouvelles technologies : en gros, quand une
grande entreprise
a
un problème, elle pense plus rapidement " plan social "
qu'autre chose pour améliorer sa compétitivité et son
efficacité et trouver de nouveaux marchés ; ainsi, les
entreprises les plus efficaces ne sont pas forcément celles disposant du
plus gros budget informatique ; il faudrait réussir à
démontrer qu'investissement dans les NTIC et amélioration de la
compétitivité sont liés ; il faudrait donc mettre en
place un système d'échange des expériences
réalisées en ce domaine par le biais des associations et chambres
de commerce, bref,
de faire connaître ces expériences
réussies et donc probantes
;
A l'endroit des
PME
, le ministère étudie les mesures les
plus appropriées pour aider à la diffusion et l'usage des
NTIC : nous réflechissons par exemple à des mesures fiscales
incitatives, telle que la réduction de la durée de
l'amortissement de l'investissement informatique, aujourd'hui trop long eu
égard notamment aux évolutions techniques incessantes en ce
domaine ; le ministère étudie également la mise en
place de serveurs Web aux contenus intéressants, directement utilisables
par les PME dans leurs métiers (déclarations fiscales et
sociales par exemple) ; on a peu l'impression qu'il y a beaucoup
d'étapes difficiles à franchir, au premier chef d'ordre
psychologique ;
les entreprises ont en fait pris le problème
sous l'angle " réduction des coûts " et non
" apport de fonctionnalités " alors que c'est la
fonctionnalité supplémentaire qui augmente
l'efficacité
;