2. Des relations délicates avec l'ancienne république yougoslave de Macédoine.
La population albanaise représente en Macédoine
une
forte minorité de 480 000 personnes, soit 23% de la
population
, regroupée dans l'ouest du pays.
La question des albanais de Macédoine n'a jamais revêtu la
même acuité que celle du Kosovo. D'une part, les revendications de
la minorité albanaise portent davantage sur la reconnaissance de
l'identité culturelle que sur une réelle autonomie politique.
D'autre part, les autorités de Skopje ont toujours montré une
attitude plus ouverte que celles de Belgrade et n'ont pas employé les
mêmes moyens de coercition.
Ici encore, le nouveau gouvernement albanais a choisi la voie de la
modération et de l'apaisement, rejoignant en cela l'une des deux
formations politiques albanaises de Macédoine.
Dans l'immédiat, deux questions essentielles opposent la minorité
albanaise et le gouvernement de Skopje : le développement de
l'enseignement en albanais, notamment dans le supérieur, et
l'accroissement des pouvoirs des collectivités locales. Ces sujets ne
constituent pas des obstacles insurmontables et devraient pouvoir faire l'objet
d'avancées concrètes de nature à satisfaire les
aspirations albanaises.
Toutefois, l'essor démographique rapide de la communauté
albanaise de Macédoine, renforcé par l'arrivée d'albanais
du Kosovo pourrait, si aucun progrès n'est réalisé,
aggraver les tensions avec la communauté slave.
D'autre part, l'existence de mouvements radicaux albanais en Macédoine
et les liens qu'ils entretiendraient avec des organisations du Kosovo,
accentuent encore le climat d'incertitude et les facteur de risques pour la
sécurité régionale.