II. DÉFINISSONS UN SERVICE PUBLIC AMBITIEUX

On l'a dit précédemment, tout laisse à penser que le projet de directive européenne sera adopté par le Conseil des ministres d'ici la fin de cette année.

C'est une chance pour la France qui a obtenu, dans la droite ligne du Compromis de Dublin 150( * ) passé entre le Président Chirac et le Chancellier Kohl, que cette étape essentielle dans la réalisation du marché postal européen se réalise sur la base d'une " démonopolisation " progressive et non brutale.

Notre pays devra valoriser cet acquis et définir un service public à la fois ambitieux et évolutif. Il importera, dans le même temps de conforter ce dernier, d'une part, en garantissant, mieux qu'aujourd'hui, le respect du monopole ; d'autre part, en enrichissant ce dernier d'un nouveau service : le timbre électronique.

A. DE LA DIRECTIVE AU DROIT NATIONAL : POUR UN SERVICE PUBLIC AMBITIEUX ET ÉVOLUTIF

Fidèles à la tradition et à la culture françaises, nous nous devons d'assurer à nos concitoyens un service public postal de haut niveau et de garantir les moyens de son financement, ainsi que de sa pérennité.

1. Une première exigence : un service public postal de haut niveau

a) La transposition de la directive : des marges de flexibilité à utiliser

Le projet de directive -qui a vocation a être transposée en droit national- garantit, on l'a vu précédemment 151( * ) , l'existence d'un service universel fondé sur deux types d'assurances pour l'usager : d'une part, en terme d'accessibilité au service (points de contacts, nombre de jours de distribution, tarifs abordables) et de qualité de service ; d'autre part, en terme d'offre de produit minimale (lettres jusqu'à 2 kilogrammes, colis jusqu'à 10 kilogrammes, envois recommandés). Ainsi, la prestation d'un service postal complet et de qualité en tout point du territoire de l'Union est garantie, s'inspirant des préoccupations françaises de cohésion sociale et territoriale.

Le service universel défini par la directive constitue un seuil de services devant impérativement être assurés, mais les États membres ont la faculté de l'élargir.

En effet, bien que les services composant le service universel soient énumérés de façon exhaustive, leur mise en oeuvre laisse une marge d'appréciation non négligeable aux États membres. Il en est ainsi du nombre de " points d'accès " du public au service postal, du sort des colis de 10 à 20 kgs ou du tarif domestique unique, et, par là même, de l'étendue de la péréquation tarifaire. De même, chaque État membre peut compléter les missions assignées à l'opérateur postal en termes d'aménagement du territoire, de transport de la presse, de services financiers..., quitte alors à en assurer le financement par d'autres moyens que ceux réservés au service universel.

Il appartient également à chaque pays de juger de l'opportunité de désigner un seul ou plusieurs prestataires du service universel sur son territoire.

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