C. LES ALLIANCES AVEC DES PARTENAIRES ÉTRANGERS POURRAIENT ÊTRE CONCLUES PAR FILIALES INTERPOSÉES MAIS LE DÉBAT DOIT RESTER OUVERT
Cette solution a d'ores et déjà
été employée par La Poste. Lorsqu'elle s'est
associée à d'autres postes européennes pour devenir
partenaire de TNT, les accords commerciaux correspondants ont été
concrétisés au sein d'une joint venture : GDNet. Depuis la
dissolution de GDNet -suite au rachat de TNT par la poste néerlandaise-
l'accord avec TNT sur le courrier express -en vigueur jusqu'en 2001- est mis en
oeuvre par Chronopost, filiale de La Poste.
La question peut toutefois se poser de savoir si les hautes ambitions que le
pays peut nourrir pour La Poste pourront toujours se satisfaire de ce cadre,
somme toute étriqué. Si La Poste devait, un jour, s'affirmer
en propre
sur le marché de la messagerie internationale
-ce en quoi on ne peut que l'encourager tant ce dernier apparaît porteur
d'avenir- les indispensables alliances qu'elle devra passer pour ce faire avec
d'autres grands opérateurs pourraient-elles alors se concrétiser
au travers de filiales qui sont aujourd'hui faiblement
capitalisées ?
Songeons, avant de répondre, à ce que coûte une flotte
d'avions du dixième de celle d'UPS ou de Fedex. Demandons-nous ensuite
si un tel investissement est totalement improbable ? La réponse
semble s'imposer : oui, il est improbable si La Poste demeure un simple
opérateur national ; non, il ne l'est pas si elle souhaite,
à terme, émerger comme un puissant intégrateur
européen.
Dans cette dernière perspective, quelle serait la solution ? Elle
semble couler d'elle-même : recapitaliser la filiale
concernée à hauteur nécessaire pour lui permettre de lever
-avec ses alliés- les fonds adéquats sur les marchés
financiers.
Cependant, dans une telle hypothèse, la filiale ne deviendrait-elle pas
plus grosse que la maison-mère par la taille financière ?
Cela relève du domaine du probable. Comment réagiraient alors les
postiers à une nouvelle de ce type, quand on sait à quel point
leurs organisations représentatives sont sensibles à ces
sujets ?
Il n'appartient pas à votre Commission et à votre groupe
d'études de répondre à toutes ces questions dans le cadre
du présent rapport. Il leur incombait, en revanche, de les poser.