C. LES REPONSES COMPLEMENTAIRES AU QUESTIONNAIRE DU 21 MARS 1996
1. Quelles seraient vos propositions pour réduire
l'échec universitaire dans les premiers cycles généraux
?
- certains préconisent une autre approche du " transfert des
savoirs " et un aménagement des obligations de service et des
modalités de promotion des enseignants ; ils souhaitent une
modification des relations
existant entre enseignants et
étudiants afin de valoriser le travail personnel de ces derniers et
proposent également d'engager une réflexion sur les
" savoirs réputés indispensables " ;
- on remarque que l'activité de recherche des enseignants et l'absence
de reconnaissance des activités d'animation qui n'entrent pas dans
l'encadrement traditionnel (cours, TD, TP), ainsi que l'incertitude quant
à la rémunération de ces tâches, tendent à
limiter l'engagement des enseignants
.
2. Seriez-vous favorable à une implication plus importante des
régions et des milieux économiques dans la définition des
formations supérieures, notamment pour les premiers cycles ?
Si l'aide apportée par les collectivités locales aux
universités est soulignée, certains s'interrogent sur la
capacité des collectivités à
définir des besoins
de formation
à moyen ou à long terme qui seraient
adaptés aux évolutions futures de l'économie.
3. Quelles sont, selon vous, les principales finalités de
l'enseignement supérieur, et notre système universitaire vous
semble-t-il adapté à ces finalités ?
- certains observent que ces finalités devraient être
définies par le pouvoir politique plutôt que par les
universitaires mais constatent que l'université assure d'une
manière convenable sa
mission d'élaboration et de transmission
des savoirs
, en notant toutefois que l'évolution des savoirs
traditionnels reste incertaine et que les filières technologiques
suscitent toujours des réserves de la part des étudiants ;
- ils remarquent que l'université ne pourra se
professionnaliser
et concurrencer les grandes écoles que si elle bénéficie
de directives claires et de moyens correspondants.
D. LES REPONSES COMPLEMENTAIRES APPORTEES AU QUESTIONNAIRE DU 4 AVRIL 1996
1. Afin de réduire l'échec universitaire et
une " sélection-exclusion " de fait très importante
dans les premiers cycles, seriez-vous favorable à une orientation plus
sélective dans les diverses filières supérieures, voire
à des quotas par spécialités, le principe du libre
accès à l'université pour l'ensemble des bacheliers
restant inchangé ?
- à une orientation plus sélective, certains
préfèrent l'organisation de
rencontres entre les enseignants
et les étudiants
afin de fournir à ces derniers des
informations précises sur le " mode d'emploi " de
l'université ;
- d'autres préconisent une sélection dès la
première année de DEUG, qui ne pourrait par ailleurs pas
être redoublée, et sont favorables à
l'institution de
quotas
dans les filières à faibles
débouchés ; l'intérêt des langues, de
l'économie et des sciences est souligné dans la recherche d'un
emploi et une sélection à l'université est
préférée à un baccalauréat plus difficile
qui comporte des matières non choisies par les lycéens ;
- on estime dans un autre sens que l'institution de quotas serait choquante
pour l'opinion et contraire au principe du libre accès à
l'université, alors que l'idée d'une sélection par
concours dans les grandes écoles n'est pas contestée ;
une orientation plus sélective
serait par ailleurs acceptable
à la condition que les élèves brillants puissent
bénéficier de bourses, dès leur entrée au
lycée ;
- les étudiants et les familles devraient être
précisément
informés des débouchés
existants
, notamment dans des spécialités comme celle des
sciences de la vie, et de la dimension abstraite de certaines
filières ;
- le principe du
libre accès à l'université
est
souhaité par d'autres pour les
seuls bacheliers
généraux
et les bacheliers professionnels ne devraient pas
intégrer un premier cycle universitaire sans une remise à niveau
spécifique ;
- pour certains, la majorité des nouveaux bacheliers sont
dépourvus de véritable projet professionnel
;
- les effectifs trop importants des TD sont dénoncés et on
évoque l'absence d'utilisation des nouvelles technologies ;
l'insuffisance du nombre de TP est soulignée ainsi que le
recours
à des personnels précaires
dans les premiers cycles
(vacataires, moniteurs, ATER) ;
- on estime que les
DEUG modulaires
sont susceptibles d'alimenter
l'échec universitaire et que beaucoup d'étudiants ne sont pas en
mesure de s'adapter à un enseignement de type magistral qui les
maintient dans l'anonymat ;
- l'absence de
contrôle des présences
est également
soulignée, aussi bien dans les cours que dans les TD et contribuerait
à favoriser les abandons d'études ;
- un système de
quotas par spécialités
est
jugé enfin de nature à
accentuer encore l'échec
universitaire
en dirigeant les bacheliers vers des filières
correspondant encore moins à leurs capacités.
2. Quelles seraient vos propositions pour diversifier l'offre des
filières de premier cycle offertes aux bacheliers ? Seriez-vous
favorable à la création d'une filière technologique courte
non sélective à finalité professionnelle directe ?
- la création d'une telle filière axée sur les
connaissances pratiques risquerait, selon certains, de
concurrencer celle
des DUT et des BTS
sur le marché de l'emploi et nécessiterait
des moyens importants ;
- elle serait acceptée par d'autres, à la condition de
prévoir un
quota de places
pour les étudiants qui
échouent en premier cycle ;
- on suggère par ailleurs de proposer aux étudiants des
formations courtes très professionnalisées
débouchant sur un accès rapide au monde du travail, en leur
permettant ultérieurement de poursuivre des études, en
bénéficiant de la formation en alternance ; les nouvelles
technologies devraient par ailleurs faire l'objet d'enseignements
spécialisés et certains métiers manuels devraient
être revalorisés ;
- la création d'une filière courte non sélective est
jugée pertinente, à la condition de ne
pas devenir une
" voie de garage
" pour les laissés pour compte de
l'université : le principe de non sélection risque cependant
de dévaloriser ce type de filière.
- certains considèrent que la filière des IUT et des BTS permet
déjà de diversifier les formations supérieures ;
- pour d'autres, la création d'une filière technologique courte
ne correspond pas à la vocation de l'université et ils en
préconisent la mise ne place
en dehors des structures
universitaires
en maintenant une sélection des
étudiants ;
- le manque de motivation des étudiants en DEUG TI est souligné
et on préconise un enseignement plus pratique s'appuyant sur des
équipements adaptés ;
- certains considèrent que les
filières de premier cycle sont
déjà trop nombreuses
pour être clairement
décrites dans les CIO, et soulignent l'insuffisance des informations
dispensées par les conseillers d'orientation.
3. Quelles seraient, selon vous, dans l'ordre d'importance, les principales
fonctions des premiers cycles universitaires ?
- le DEUG devrait d'abord permettre d'acquérir des
méthodes de
travail
en développant l'autonomie des étudiants, ainsi que
des
connaissances de base
afin de diversifier leurs centres
d'intérêt dans une perspective de pluridisciplinarité ;
- la
fonction de " remise à niveau
" est par ailleurs
contestée et est jugée dévalorisante pour certains ;
- la " formation pointue à vocation d'insertion professionnelle
immédiate " est jugée assimilable à celle
donnée par les IUT mais ne devrait
pas être exclusive d'une
éventuelle poursuite d'études
, tandis que la vocation de
spécialisation de l'université est rappelée ;
- une formation universitaire devrait permettre l'acquisition d'une solide
culture générale
dans la discipline étudiée
et une bonne formation disciplinaire est jugée comme un atout pour
acquérir une formation plus pointue à vocation d'insertion
professionnelle immédiate ;
- les premiers cycles devraient d'abord privilégier la
formation
générale et pluridisciplinaire
tandis que le lycée
devrait lui-même assurer la mise à niveau des connaissances
nécessaires pour suivre des études supérieures ; il
est rappelé que les IUT et les BTS ont vocation à dispenser une
formation pointue à vocation d'insertion professionnelle
immédiate ainsi qu'une formation " terminale " ;
- certains préconisent un
allongement de la durée des DEUG
à trois ans, avec une première année
" généraliste " et un dispositif d'orientation qui
devrait tenir compte du projet professionnel de l'étudiant, et de son
expérience éventuelle de recherche dans un laboratoire ;
- la remise à niveau des nouveaux étudiants n'est pas
considérée comme relevant des premiers cycles universitaires,
mais plutôt d'un "
établissement-sas
" entre le
lycée et l'université, animé principalement par des PRAG.