2. Une nécessaire professionnalisation des formations supérieures
En dépit d'une position qui reste encore parfois frileuse par rapport à l'entreprise, l'éducation nationale a considérablement évolué en ce domaine en développant depuis quelques années un partenariat institutionnalisé permettant notamment de proposer de nouveaux diplômes, d'organiser des stages, de mettre en place des passerelles entre les formations, de définir des programmes régionaux de formation et de développer des formations en alternance notamment fondées sur l'apprentissage.
a) Les propositions de la commission Fauroux
Pour la commission Fauroux, la promotion de l'identité
de l'enseignement professionnel passe d'abord par des mesures institutionnelles
: création d'une direction générale de l'enseignement
professionnel et de l'insertion au sein du ministère,
indépendance du Haut comité éducation-économie
à l'égard de celui-ci et création d'une instance associant
Etat, régions et partenaires sociaux pour définir les contenus
des enseignements professionnels et les diplômes.
Il convient de noter que la commission Fauroux a renoncé au principe
d'une régionalisation de l'enseignement professionnel qui aurait
notamment concerné sa gestion, les contenus des formations et la
définition des diplômes et a admis le principe que seule une
politique nationale était de nature à donner toute sa place
à l'enseignement professionnel.
Elle propose également de promouvoir la coéducation en
sollicitant les entreprises afin que celles-ci s'ouvrent davantage aux jeunes
selon des formules d'alternance sous statut scolaire ou salarié, et ce,
à tous les niveaux d'enseignement hors DEUG généraux et
classes préparatoires. Dans cette perspective, les entreprises, les
services publics et l'administration devraient accueillir d'ici à cinq
ans dix fois plus de stagiaires qu'actuellement pendant quatre mois en moyenne.
Elle préconise par ailleurs l'ouverture de centres de formation
professionnelle dans cinq cents nouveaux lycées et propose que les
grandes écoles puissent recruter leurs élèves sur des
critères d'expérience grâce au développement de la
validation des acquis.
b) Les propositions issues des états généraux de l'université
Les mesures annoncées par le ministre s'ordonnent autour de quatre thèmes : l'introduction d'une professionnalisation dans l'ensemble des cursus universitaires, l'institution d'un module de professionnalisation dans les premiers et les seconds cycles universitaires, une relance de la politique des stages en entreprise et une professionnalisation qui serait offerte à chaque niveau de sortie, notamment par la voie de la formation en alternance et de l'apprentissage.