II. LA FEDERAL AVIATION ADMINISTRATION (FAA)
La FAA est "grosso modo" l'homologue de la direction générale de l'aviation civile en charge de la navigation aérienne et de la sécurité du transport aérien aux États-Unis.
Placés sous le contrôle d'une agence unique, les industriels américains disposent d'un avantage relatif par rapport à leurs concurrents européens confrontés à des multiples interlocuteurs sur leur marché naturel.
L'exemple de la certification des appareils illustre cette inégalité de position . En Europe, la certification d'un nouvel avion suppose autant de certificats qu'il y a d'États. Aux États-Unis, la certification est unique et, plus encore, gratuite. Ce dernier avantage n'est pas réservé aux constructeurs américains mais ceux-ci en bénéficient naturellement plus que les autres et n'ont, pour que leurs avions soient admis à voler en Europe, à satisfaire que les exigences supplémentaires imposées par les pays européens d'où un avantage non négligeable en terme de coûts.
Mais, le soutien de la FAA ne se résume pas à cet avantage de gratuité. Il résulte principalement des efforts entrepris pour mondialiser les normes et procédés américains en liaison étroite avec les constructeurs nationaux.
Dans ce domaine aussi, le monopole de la FAA contraste avec la dispersion européenne . Outre la "bataille des normes", cet objectif suppose une forte mobilisation de la FAA pour promouvoir des coopérations internationales qui, en accommodant les systèmes américains dans les pays clients des constructeurs aéronautiques, procurent à l'industrie américaine un avantage naturel provenant des liens implicites entre l'aide technique accordée et les contrats de fourniture d'appareils subséquents.
Plus marginalement, il faut citer des interventions plus directes dont le projet de construction d'un centre d'essai de pistes aéroportuaires adaptées aux très gros porteurs, cofinancé par la FAA et Boeing, constitue un exemple récent.