ANALYSE DU DISPOSITIF ADOPTÉ
PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE

Les dispositions relatives aux îles de Saint-Barthélémy et de Saint-Martin qui avaient été adoptées par l'Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de ratification d'une ordonnance sur la fonction publique à Mayotte, et n'ont pas en l'état été retenues par le Sénat, ont pour origine des amendements présentés par M. Pierre Mazeaud et M. Philippe Chaulet.

S'exprimant en séance publique à l'Assemblée nationale, le 4 décembre 1996, M. Pierre Mazeaud en a fait la présentation suivante : " C es textes... ont un double objet.

" Du point de vue fiscal et douanier, ils prennent une photographie exacte de la situation de droit et de fait, telle qu'elle existe aujourd'hui, et lui donnent ... une assise légale.

" D'autre part, ces amendements permettent aux deux communes de négocier par convention avec l'Etat, la région ou le département de la Guadeloupe la possibilité de prendre en charge certaines compétences ou la gestion de certains équipements qui, compte tenu des particularités géographiques, seraient mieux exercées au niveau local "
(J.O. Débats - Assemblée nationale - 4 décembre 1996, p. 8001).

A. UNE " PHOTOGRAPHIE "... PAS TOUT À FAIT EXACTE

1. Les droits de douane

Le dispositif adopté par l'Assemblée nationale consacre tout d'abord le statut de zone franche des îles de Saint-Barthélémy et Saint-Martin, au sens de l'article 286 du code des douanes, et prévoit une exonération générale de tout droit de douane ou assimilé -hormis le droit de quai spécifique à l'île de Saint-Barthélémy- en faveur des opérations d'importation et d'exportation dans ces deux îles, sans préjudice toutefois de l'exercice par l'Etat de ses pouvoirs de police à l'encontre des importations ou exportations de marchandises prohibées telles que les armes ou les stupéfiants.

2. Les impôts indirects

Le dispositif adopté par l'Assemblée nationale prévoit également de consacrer l'exonération en faveur des deux îles, de la perception de l' octroi de mer et de l'ensemble des taxes sur le chiffre d'affaires et taxes assimilées (notamment la TVA ), ainsi que des contributions indirectes , monopoles fiscaux et taxes diverses institués par les titres II et III de la première partie du livre premier du code général des impôts.

Il convient toutefois de souligner à cet égard qu'alors que la TVA immobilière est actuellement perçue dans les deux îles, le dispositif proposé prévoit d'en exonérer l'île de Saint-Martin et s'écarte donc sur ce point d'une stricte " photographie " de la situation actuelle.

En revanche, il prévoit de maintenir l'éligibilité aux versements du FCTVA dont bénéficient actuellement les deux communes.

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