H. GÉNÉRALISER LE MODÈLE DES ALLIANCES

La stratégie européenne sur les universités ne peut concerner que 10 % des universités. Étant donné l'opportunité que représente le fait de rejoindre une alliance pour les établissements d'enseignement supérieur, les rapporteurs sont convaincus qu'il faut aller vers une généralisation du modèle des alliances.

1. Les alliances, à promouvoir comme des moteurs d'innovation susceptibles d'entrainer et utiles à tous les établissements d'enseignement supérieur

Paroles des établissements français...

« Les alliances auront un impact qui bénéficie à tout l'enseignement supérieur - surtout si cela permet de desserrer les freins règlementaires et administratifs, de développer de nouveaux modèles de coopération, d'innover en éducation et avec l'implication des parties prenantes sociétales et une meilleure articulation recherche/enseignement ».

Source : Réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

Les rapporteurs estiment que les alliances doivent être perçues comme des pionniers dont les avancées doivent servir à tous les établissements d'enseignement supérieur, y compris ceux non membres de ces projets. Comme indiqué par un établissement, « ces alliances sont autant d'opportunités de mettre au jour les difficultés de travailler ensemble au niveau européen, d'adresser ces difficultés ensemble et permettre des avancées sur des sujets fondamentaux (diplômes communs, compatibilité des systèmes, mobilités sans barrière, ...) qui bénéficieront à tout l'espace de l'éducation de la recherche européen et à nos concitoyens ».

Elles permettent de « défricher le terrain au bénéfice de tous les établissements » en matière de coopération, d'innovation pédagogique, de programmes conjoints...

Il est intéressant de noter que les alliances constituent également un levier pour rééquilibrer le paysage national en offrant aux universités de taille moyenne l'occasion d'atteindre des tailles équivalentes à celle des Idex et des I-Sites.

À travers cette initiative, les rapporteurs sont convaincus que c'est l'ensemble des universités en Europe qui bénéficient d'un gain de crédibilité. Aujourd'hui, de grandes universités internationales s'intéressent à l'UE et aux alliances du fait de la visibilité accrue obtenue par les masses critiques que celles-ci représentent.

2. La possibilité de rejoindre une alliance à donner aux établissements qui le veulent, pour une généralisation du modèle

Les rapporteurs considèrent en effet qu'il faut promouvoir une généralisation des alliances, en permettant aux établissements qui le souhaitent de rejoindre ou de constituer une alliance.

L'idéal pour ces établissements est de rejoindre l'alliance via de nouveaux appels à projets pour obtenir des financements correspondants. Toutefois, les rapporteurs les encouragent à rejoindre une alliance en cours, ou de participer aux projets d'alliances en amont afin de partager de nouvelles coopérations et de bénéficier d'une expérience pour réussir à remporter les appels à projets. Des alliances existantes associent déjà d'autres établissements à des projets de formation et de recherche, comme par exemple l'alliance Aurora qui associe d'autres universités au projet Euridice qui intègre un programme de Master commun.

De même, des établissements français, en attendant les résultats de la cinquième vague d'appels à projet, ont rejoint des alliances de façon volontaire, mais sans financement associé.

Des aides et un soutien particulier de la part du ministère français doivent être apportés à ces établissements français qui souhaitent rejoindre ou constituer une alliance.

Il n'empêche que la non-appartenance à une alliance ne devrait pas être pénalisante pour accéder à des financements pour n'importe quelle activité universitaire, en dehors naturellement des financements dédiés aux alliances.

3. Soutenir l'internationalisation des alliances, vecteur de rayonnement de l'Europe

Bien que le but de ces alliances soit notamment de développer le sentiment d'appartenance européen, leur internationalisation est également importante.

Pour les rapporteurs, les alliances peuvent être considérées comme des instruments de soft power de la diplomatie européenne. La stratégie internationale de ces alliances contribue ainsi à l'attractivité de notre continent.

Les rapporteurs sont ainsi favorables à l'ouverture des alliances à des partenaires associés hors Europe. Il convient donc d'encourager les nombreuses alliances qui travaillent à développer une stratégie internationale. L'alliance CIVIS, par exemple, développe un fort partenariat avec des pays d'Afrique.

Il serait intéressant de permettre à ces alliances d'utiliser les financements européens pour développer aussi ces collaborations, qui sont actuellement financées par des fonds nationaux et le dépôt de projets spécifiques.

Les rapporteurs encouragent, en tout cas, toutes les initiatives visant à promouvoir cette internationalisation, qui permet la visibilité et le rayonnement des alliances et des établissements, hors d'Europe (cf. encadré infra).

Organisation d'un évènement à Toulouse sur l'internationalisation des alliances

Toulouse EAIE2024 sera aussi l'occasion d'un évènement satellite « Internationalisation of European universities alliances, the new frontiers », organisé en marge de l'EAIE par l'Université de Toulouse et les coordinations des alliances ForEU1 et ForEU2. Cet évènement a vocation à rassembler toutes les alliances européennes, vagues 1 à 4. Il traitera des questions « pourquoi » et « comment » internationaliser (en formation et en recherche) les alliances (hors Europe, et notamment vers l'Ukraine et l'Afrique) en donnant la parole à la Commission Européenne, à France Universités, à l'EAIE... à toutes les alliances et à des représentants d'universités africaines et ukrainiennes ayant des collaborations concrètes en cours avec des alliances. Les alliances agissent comme des accélérateurs, des catalyseurs de coopération entre les universités de ces parties du monde.

Source : réponse au questionnaire des rapporteurs

4. Développer d'autres outils de la coopération européenne en matière d'enseignement supérieur

La réflexion sur la stratégie européenne des universités ne peut être réduite aux alliances européennes, selon les rapporteurs. Les alliances ne doivent pas constituer le seul outil de la coopération européenne en matière d'enseignement supérieur.

« Le fait d'appartenir à une alliance est une façon de marquer une volonté d'internationalisation, mais ce n'est pas la seule façon de le faire ».

Source : Réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

a) Ne pas réserver l'accès du diplôme européen uniquement aux établissements membre des alliances

Les projets de label et de diplôme européen ne doivent pas être réservés aux seuls établissements membres des alliances. Le projet de la Commission européenne prévoit opportunément d'ouvrir ces possibilités à tous les établissements d'enseignement supérieur européens.

b) Entretenir les autres manières de collaborer entre établissements d'enseignement supérieurs, comme la coopération bilatérale ou les alliances transfrontalières existantes

Préexistaient aux alliances de nombreuses formes de coopérations entre établissements, qu'il faut continuer à encourager. C'est le cas des nombreuses coopérations bilatérales ou des alliances transfrontalières existantes. Les réseaux européens de collaboration sont également importants et à soutenir, notamment pour les établissements français qui y sont parfois sous-représentés (Coimbra, Unimed, SGroup, UEA, AUF, etc.).

Les thèmes associés à ce dossier

Partager cette page