F. ENCOURAGER D'AUTRES FORMES DE COOPÉRATIONS EUROPÉENNES QUE LES DIPLÔMES CONJOINTS

Les alliances européennes n'ont pas vocation à se limiter uniquement au développement de programmes conjoints, au vu des obstacles existants. En effet, les programmes et diplômes conjoints ne représentent pas l'unique opportunité d'européaniser les formations universitaires.

Comme évoqué précédemment, les alliances constituent un cadre idéal afin de mettre en oeuvre d'autres approches des formations et des coopérations universitaires européennes, telles que l'internationalisation des programmes nationaux, la pratique des micro-certifications, ou le développement des mobilités alternatives (hybrides comme virtuelles).

1. Inclure dans les programmes non conjoints une approche européenne

Les alliances ont ainsi un rôle à jouer dans cette dynamique d'européanisation, notamment en enrichissant les maquettes pédagogiques d'offres de stages dans des pays d'universités partenaires, ou d'éléments pédagogiques embrassant cette dimension internationale.

L'offre en langues - pour favoriser le multilinguisme - peut également être enrichie au sein des établissements français, la compétence en anglais notamment restant un frein pour la plupart des étudiants, mais également pour le personnel académique et administratif.

2. Encourager la pratique des micro-certifications

Une des pratiques à encourager concerne les formations accréditées en Europe, comme les micro-certifications, qui, malgré leur reconnaissance officielle, ne sont pas reconnues par tous les États membres. Un établissement indiquait ainsi que « ce manque d'harmonisation pose des défis significatifs, notamment en termes de reconnaissance académique et professionnelle à travers les frontières, limitant ainsi l'efficacité des échanges et la mobilité étudiante ».

Les micro-certifications sont déjà en oeuvre au sein de nombreuses universités partenaires des établissements français dans le cadre des alliances européennes. Il ressort des échanges avec ces derniers une réelle volonté de clarification et de flexibilisation de la législation française afin de permettre la mise en place de micro-certifications délivrant des crédits ECTS.

Une université sondée regrette à cet égard que la proposition de label européen formulé par la Commission européenne exclue les micro-certifications, formes accessibles et simplifiées d'internationalisation dans le cadre des alliances.

3. Encourager les mobilités alternatives (virtuelles et hybrides) et le développement d'infrastructures informatiques communes

Les alliances d'universités européennes constituent également, comme on l'a vu, une opportunité de développer des formes de mobilité alternatives, notamment des mobilités courtes, virtuelles et hybrides.

Les organisations de représentation des étudiants européens ont mis en exergue l'enjeu des inégalités qui s'attache aux mobilités étudiantes, notamment pour les établissements publics. En effet, une partie des étudiants ne sont pas en capacité d'effectuer des mobilités d'étude longues, en raison de leur situation économique et des aides financières insuffisantes.

Encourager et reconnaître les acquis d'apprentissage de ces formes alternatives constituerait ainsi une avancée significative, et contribuerait à accroître considérablement le nombre d'étudiants jouissant d'une mobilité, tout en diversifiant leur profil.

Pour multiplier ces nouvelles formes de mobilités, le développement des infrastructures informatiques communes est indispensable et doit être poursuivi, notamment au sein des établissements français.

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