B. DES VOIES DE RECRUTEMENT EN « CRISE » DANS LA POLICE NATIONALE
La DGPN a souligné la baisse d'intérêt des jeunes non diplômés pour le dispositif des cadets de la République. Cette désaffection serait notamment due à l'écart de rémunération entre les cadets, rémunérés moins que des stagiaires, et les policiers-adjoints rémunérés au SMIC et dont les contrats sont devenus presque aussi facilement accessibles que celui de cadet.
Les cadets auditionnés par les rapporteurs ont effectivement fait part de leur difficulté à accéder à une forme d'autonomie financière avec 552,15 euros nets par mois alors qu'un policier adjoint gagne 1 502 euros nets par mois (en Ile-de-France). Le faible nombre de candidats rend le recrutement moins sélectif, le nombre de postes ouverts a donc régulièrement diminué au cours des dernières années. Seuls 290 postes sont ouverts pour 2023, alors que 894 cadets avaient été recrutés en 2015.
Le « statut » des policiers-adjoints est lui aussi source de difficultés. Le fait qu'ils soient contractuels rend plus difficile de mettre fin à leur recrutement s'ils s'avèrent incapables de suivre correctement leur formation. En pratique, seul l'échec au concours de gardien de la paix mettra un terme à leur engagement.
Il paraît logique que la formation de cadet de la République, destinée à offrir un accompagnement plus long (un an de formation avant de devenir policier-adjoint) à un public plus éloigné de la possibilité de passer les concours soit moins rémunérée que la fonction de policier-adjoint, ces derniers devant être opérationnels au bout de quatre mois de formation. Néanmoins, afin de préserver ce dispositif, il convient de réduire l'écart de rémunération entre cadets et Policiers adjoints. Une rémunération nette de l'ordre de 1000 euros nets par mois paraît un niveau envisageable.
Pareille revalorisation, liée à des campagnes d'information serait de nature à relancer ce dispositif intéressant pour l'intégration des jeunes, particulièrement dans les outre-mer où il s'était initialement particulièrement développé.
Malgré le nombre de policiers-adjoints accueillis depuis dix ans en formation initiale, les formateurs ont souligné la difficulté à adapter les fiches ou mallettes pédagogique au temps de formation particulièrement court (16 semaines) de ces élèves en école. Ceci d'autant plus que les supports des enseignements ne semblent pas adaptés la diversité du public.
Proposition : Rapprocher le statut des Cadets de la République de celui des policiers adjoints.