B. AU NIVEAU DES RECTORATS : DES CONFÉRENCES TERRITORIALES DE LA VIE ÉTUDIANTE QUI DOIVENT GAGNER EN VISIBILITÉ
1. Une dynamique variable d'un territoire à l'autre, mais renforcée dans le contexte de crise
La circulaire ministérielle du 21 mars 2019 précisant les modalités de programmation et de suivi des actions de la CVEC affirme le rôle des recteurs dans la mise en place de la dynamique territoriale de la vie étudiante , ces derniers étant chargés de réunir de une à trois fois par an les acteurs académiques de la vie étudiante au sein d'une conférence ou d'une commission territoriale dédiée.
Faute de bilan national disponible à ce jour , l'audition de trois recteurs délégués à l'enseignement supérieur, respectivement des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France et Nouvelle-Aquitaine, a permis de dégager plusieurs constats sur le fonctionnement et le rôle de ces instances d'échanges .
Les conférences territoriales de la vie étudiante sont, en pratique, généralement organisées une fois par an au niveau de chaque académie d'une même région académique (par exemple, à Bordeaux, Limoges et Poitiers pour la région Nouvelle-Aquitaine, à Amiens et Lille pour la région Hauts-de-France). Y sont conviés les établissements d'enseignement supérieur bénéficiaires et non bénéficiaires de la CVEC, le Crous territorialement compétent, les représentants étudiants, les collectivités territoriales et des personnalités qualifiées dans la politique de la vie étudiante du territoire. La composition des conférences varie toutefois d'une académie à l'autre , les recteurs reconnaissant « une grande hétérogénéité » selon les territoires - ce que plusieurs représentants d'établissements et d'étudiants ont d'ailleurs déploré - et un degré d'investissement différent de la part des différents participants.
Leur objectif est de favoriser, par les échanges entre acteurs, l'émergence de perspectives d'action pour le territoire et de projets partagés. Sur ce point également, les remontées de terrain font état de grandes disparités d'un territoire à l'autre . Les représentants de la FESIC ont déclaré ne pas identifier « de projet particulièrement structurant à ce stade », tandis que les représentants de la CGE ont estimé que « les commission territoriales doivent donner plus de visibilité à la concertation ».
L'irruption de la crise sanitaire a toutefois permis de mettre un coup d'accélérateur à la dynamique territoriale . Ainsi, plusieurs rectorats ont mis en place des ateliers ou séminaires thématiques sur la précarité étudiante, devenue un enjeu majeur de mobilisation dans les territoires. Ceux-ci ont mis en lumière plusieurs besoins urgents : l'amélioration de l'accès à l'information des étudiants sur les différents dispositifs d'aide existants, la nécessité de développer les échanges de bonnes pratiques entre intervenants et l'exigence de coordonner leur action pour un meilleur maillage territorial.
De telles initiatives ayant eu un effet bénéfique sur la structuration de la politique de la vie étudiante au niveau des territoires, plusieurs ateliers thématiques régionaux sur le même format devraient être déployés dans les mois à venir , notamment en région Nouvelle-Aquitaine (thèmes choisis : « actions culturelles », « activités physiques et sportives », « handicap », « développement de la vie de campus pour les étudiants éloignés des campus historiques », etc.).
En région académique Provence-Alpes-Côte d'Azur, dont rectorat a été précurseur dans la mise en place d'ateliers sur la précarité étudiante, l'échelon des villes universitaires est considéré comme le plus pertinent pour travailler à la programmation de la CVEC dans une dimension multipartenariale .
2. S'appuyer sur les acquis de la crise pour donner un coup d'accélérateur à la coordination territoriale
Selon les rapporteurs, il convient de préserver cet acquis de la crise et même de le renforcer :
Ø inciter les rectorats à poursuivre et amplifier la dynamique territoriale, notamment en développant le recours aux ateliers thématiques régionaux sur la vie étudiante ;
Ø harmoniser les pratiques entre les commissions académiques d'une même région ;
Ø impliquer davantage l'ensemble des établissements d'enseignement supérieur au sein des conférences territoriales de la vie étudiante ;
Ø favoriser une meilleure appropriation de ces instances de dialogue par les représentants étudiants .