ANNEXE
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LISTE DES ACRONYMES
- ANAST : Association animaux sous tension
- ANSES : Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail
- APCA : Assemblée permanente des chambres d'agriculture
- BRGM : Bureau de recherches géologiques et minières
- CGAAER : Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux
- CGEDD : Conseil général de l'environnement et du développement durable
- DGPE : Direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises
- EDF : Électricité de France
- GDS : Groupement de défense sanitaire
- GPSE : Groupe permanent pour la sécurité électrique en milieu agricole
- INRAe : Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement
- RTE : Réseau Transport Électricité
- SER : Syndicat des énergies renouvelables
ANNEXE
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PRÉSENTATIONS DES INTERVENANTS
1. Présentation de Joe Wiart
2. Présentation de Charlotte Dunoyer et Olivier Merckel
3. Présentation de Stéphane Denécheau et Frédéric André
4. Présentation de Laurent Delobel
ANNEXE
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RÉPONSES AUX QUESTIONS DES INTERNAUTES
Les questions sont rapportées telles qu'elles ont été posées par les internautes, sans modification ni correction.
Questions à Joe Wiart
Dans de nombreux élevages proches des infrastructures électriques, on mesure une présence anormale de courant continu. Je mesure jusqu'à 600 mV alors que mon alimentation électrique est coupée depuis plus d'un an. Y a-t-il un rapport avec les champs électromagnétiques ?
Les champs électromagnétiques peuvent être variables dans le temps (champs induits par les installations électriques en courant alternatif ou par les antennes relais) mais aussi continus. Dans ce cas, les tensions continues peuvent venir d'installations électriques mais aussi des différences de potentiel associées à l'électricité statique. Vous indiquez du courant continu 600 mV, c'est-à-dire 0,6 V/m : avec quel appareil et quel protocole avez-vous mesuré cela ?
Avez-vous eu l'occasion de mesurer l'effet de spire de Frager (réaliste : grille mécano-soudée, ou plaque de métal déployée, normales au champ H) sur la réduction du champ H émis par les lignes HT, ainsi que la réduction des courants vagabonds que l'on peut en attendre ?
Non.
Avez-vous estimé la tension de pas que peut subir un bovin se déplaçant sur un terrain détrempé parcouru par un courant vagabond (courant MC d'une éolienne ou induit par le champ H d'une ligne HT), et le courant qui en résulte ? Cf. la limite de non-létalité pour les humains (30 mA).
Cette question me semble moins sur la tension de pas et le courant qui en résulte que l'impact des courants sur les animaux. Ces courants dépendent de la résistance des animaux et leurs effets dépendent du trajet des courants dans l'animal et de la sensibilité des animaux. Les vétérinaires sont plus à même de répondre.
Comment peut-on expliquer que l'on mesure du 60 HZ et 1,4 volt au milieu de mes champs à plus de 300 m de toute installation (LMT, antennes, éoliennes, etc...) ceci mesuré par des professionnels ? La mesure 1,4 volt est du courant continu et ces mesures ont été réalisées au sol.
Je n'ai pas assez d'éléments pour répondre. Il faudrait plus d'information sur le protocole et le matériel utilisé par les professionnels.
Relativement aux 60 Hz ? C'est assez bizarre car le 60 Hz n'est pas utilisé en Europe. Que mesurez-vous à 60 Hz ? Quel appareil a été utilisé pour réaliser cette mesure ? Ensuite il est rapporté « la mesure 1,4 volt est du courant continu et ces mesures ont été réalisées au sol. » Quelle était la distance entre les points de mesure du 1,4 volt ?
Questions à Charlotte Dunoyer et Olivier Merckel (ANSES)
Dans les élevages hors sol, les pipettes d'abreuvement sont fixées sur des tuyaux en plastique sans équipotentialité avec le sol. Quand il existe une nuisance électrique extérieure nos installations ne sont plus conformes. Sommes-nous responsables ?
Nous ne pouvons pas répondre à cette question, dans la mesure où les questions de conformité à des normes de sécurité électrique notamment ne relèvent pas des compétences de l'ANSES.
L'effet direct du champ EM à 50 Hz a-t-il une quelconque importance, comparé à l'électrisation par tension de pas ? Avez-vous fait une étude rhéographique des courants vagabonds dans le sol (surface de l'ordre de grandeur de l'emprise des lignes souterraines, totalement pour éoliennes) ?
Les modalités de l'interaction d'un champ électromagnétique 50 Hz avec un animal d'une part, et de l'électrisation par le sol (tension de pas) d'autre part ne sont pas les mêmes, il est donc difficile de les comparer. Par ailleurs, l'ANSES ne mène pas d'études de mesurage locales, qui sont plutôt du ressort d'autres organismes ou bureaux d'études.
Questions à Stéphane Denécheau, Frédéric Fert, Didier Guériaux et Christophe Viret 11 ( * )
Sur votre carte, où se trouve la sous-station de raccordement des éoliennes ?
Réponse de la mission : Le câble de raccordement des éoliennes (mesurant une dizaine de kilomètres) est installé en souterrain, entre le « poste source » basé à Nort-sur-Erdre et le « point de livraison » situé à proximité de l'éolienne n° 4.
Et le trajet des lignes, par rapport aux cours d'eau ? (emplacement et déformation des nappes de courant MC) ?
Réponse de la mission : Les géobiologues ont indiqué à l'un des agriculteurs la présence de « rivières souterraines » que le BRGM (Bureau des ressources géologiques et minières) n'a pas été en mesure de confirmer ; les données de ce type n'étant pas disponibles à l'échelle des parcelles.
Ces informations ont-elles été « croisées » avec la répartition des animaux ?
Réponse de la mission : l'absence de données à l'échelle des parcelles (cf. question précédente) n'a pas permis de réaliser l'exercice.
Des animaux morts ont-ils été autopsiés ?
Réponse de la mission : Oui, les éléments remis à la mission comportent dix comptes rendus d'autopsie (trois pour l'éleveur A, sept pour l'éleveur B). Ces autopsies ont été réalisées par l'École nationale vétérinaire de Nantes (ONIRIS).
Des lésions pouvant s'expliquer par électro-nécrose ont-elles été observées ?
Réponse de la mission : Non, aucun des comptes rendus d'autopsie ne fait état de lésions pouvant être attribuées à une électro-nécrose.
Pourquoi Alain Crouillebois suivi pendant plusieurs mois par le GPSE n'est pas comptabilisé dans les rapports publiés sur son site internet et dans l'annexe fournie aux inspecteurs du CGEDD et du CGAAER ? 12 ( * )
Réponse de la mission : La liste mise en annexe, anonymisée par la mission, est extraite du rapport d'activités 2019-2020 remise par le GPSE.
Une étude épidémiologique le long de la ligne Cotentin-Maine a-t-elle été envisagée ? En récupérant les données de traites auprès du GDS de la Manche, il aurait sûrement été possible d'évaluer les changements de performances avant et après la mise en service de la ligne en 2012. Concernant ma question sur l'étude épidémiologique, je me permets de rappeler que six éleveurs sur une cinquantaine ont signalé de graves troubles dans leur troupeau à la suite de la mise en route de la ligne THT Menuel Domloup (1985), huit au moins sur 100 à la suite de la mise en route de Cotentin Maine (2012), soit 10 %.
Réponse de la mission : Il n'est pas possible de répondre à cette question, le périmètre de la mission ne concernant pas les lignes haute tension.
Questions à Laurent Delobel
Avez-vous une coopération avec les experts en sécurité électrique humaine ? Notamment pour tout ce qui touche à l'électro-nécrose cellulaire ?
Non, pas à notre niveau. Nos interventions sont de premier niveau (vérification de l'équipotentialité et des prises de terres). Au-delà, le GPSE pilote l'expertise électrique.
Parmi les causes externes, avez-vous cherché à corréler la situation des animaux et la présence de vent ?
Non, nous n'avons pas d'indication de facteur prédisposant ou déclenchant pour le vent, pour l'instant...
Je trouve que le chevauchement est une bonne stratégie d'évitement, qui montre l'intelligence des animaux. Du point de vue du chevaucheur, s'entend. Cette rationalité est-elle prise en compte dans l'étude, ou en reste-t-on à une notion d'agitation « psychologique » ?
Le chevauchement exacerbé, quand il est détaché du comportement d'oestrus, est un signe soit de domination (potentiellement rattachable à un transfert d'agressivité), soit de déséquilibre hormonal avec la mise en place dans l'ovaire d'un kyste folliculaire qui maintient un haut niveau d'oestrogènes. Mais dans ce dernier cas, l'étiologie peut tout aussi bien être alimentaire.
La résistance variable n'est pas uniquement inter-espèces. Elle peut-être aussi intra-espèce comme pour l'humain affecté de mutation du collagène (SED) qui le rend sensible aux champs électriques (peau très fine engendrant des chocs). Ne faudrait-il pas intégrer ces spécificités au débat ?
La variabilité liée à l'individu est bien prise en compte. Dans un syndrome, tous les individus ne vont pas exprimer les mêmes symptômes.
Les modèles d'études peuvent aussi se porter sur les végétaux. En 2008 Alain Vian de l'Université Blaise Pascal a pu détecter des effets sur les plants de tomates. Hélas, les crédits lui ont été supprimés... Les atteintes sur les végétaux ne peuvent-elles pas avoir des conséquences sur l'élevage ?
Je ne saurais vous apporter de réponses, ne connaissant pas les effets vérifiés des champs électromagnétiques sur les végétaux. En dehors de toute toxicité pour une espèce (exemple de l'If), les conséquences délétères pour l'élevage proviennent souvent d'un défaut de conservation des fourrages (mycotoxines) ou d'une contamination accidentelle.
Comment expliquez-vous qu'il a été relevé par des vétérinaires sur 15 de mes vaches des températures de 36,3° à 36,6° au lieu de 38,8°?
Je ne saurais vous apporter de réponse en termes de diagnostic différentiel. Il s'agit là d'un signe très particulier, qu'il conviendrait de rattacher à d'autres signes potentiellement évocateurs pour rentrer dans un syndrome au niveau du troupeau. La thermorégulation des espèces homéothermes est régie par le système nerveux et le système hormonal. C'est ce qu'il faut explorer, mais la piste est large, partant d'un seul signe.
Questions à Claude Allo
Depuis 2014, il est écrit dans les comptes rendus des conseils d'administration du GPSE la nécessité d'étudier la circulation du courant dans le sol. Pourquoi ces investigations n'ont-elles pas été mises en place ? 13 ( * )
C'est effectivement une demande constante du GPSE auprès des pouvoirs publics et de nos grands organismes de recherche publics qui jusqu'alors ne se sont pas mobilisés sur ce sujet, prétextant parfois sa difficulté. Nous nous félicitons de la reprise de cette demande par la mission interministérielle CGAAER/CGEDD et nous espérons qu'elle sera entendue avec les appuis parlementaires nécessaires. Il est urgent de s'y mettre et nous attendons un signe concret, au moins du ministère de l'agriculture.
Pourquoi quand un responsable et agent ENEDIS constate des nuisances extérieures à l'exploitation et qu'il demande une intervention en conseil GPSE cette intervention n'est pas réalisée ?
Je n'ai pas connaissance d'une telle situation. Le GPSE répond nécessairement aux demandes de ses membres, volontaires pour financer la mise en place d'un protocole ou de toute autre investigation.
Selon le GPSE, quatre cas n'ont pas été résolus sur 28 protocoles depuis 2015. Sur 13 éleveurs que j'ai interrogés, au contraire, trois seulement estiment avoir retrouvé des conditions d'élevage quasiment normales. Quand le GPSE considère-t-il qu'un protocole est résolu ? Que se passe-t-il quand il n'y a pas d'amélioration ?
Les protocoles sont mis en place sur une durée déterminée convenue entre les signataires. Le GPSE considère que l'objectif est atteint lorsque la mise aux normes de l'installation électrique a permis d'éliminer les courants parasites et lorsque les performances de l'élevage sont en amélioration. Ce qui est le cas dans la majorité des situations.
Par contre, sur les 18 protocoles mis en oeuvre depuis 2015 et achevés avant 2020, 5 cas n'ont pas été résolus. Ils concernent notamment les 2 élevages situés près du parc éolien de Puceul. Dans toutes ces situations l'installation électrique n'apparaît pas en cause et aucune tension parasite significative n'est mesurée. Ni les différentes expertises sollicitées, ni les interventions des géobiologues n'ont permis d'expliquer la cause des difficultés rencontrées et par conséquent de parvenir à une solution. Ce sont ces cas inexpliqués qui justifient la mise en place d'un observatoire et l'engagement des travaux de recherche que nous demandons.
Pourquoi Alain Crouillebois suivi pendant plusieurs mois par le GPSE n'est pas comptabilisé dans les rapports publiés sur son site internet et dans l'annexe fournie aux inspecteurs du CGEDD et du CGAAER ? 14 ( * )
En réponse à cette question surprenante, je confirme que le GPSE a bien transmis à la mission CGEDD/CGAAER les rapports et documents présentés lors de sa dernière intervention.
Par contre le cas de l'EARL du Petit Quincé figure bien dans le récapitulatif des interventions engagées depuis 2015 et transmis à la mission interministérielle.
Dans ces exploitations agricoles qui connaissent de graves problèmes, vous n'avez pas prévu de faire effectuer des analyses des animaux (vivants et morts) par des organismes indépendants ?
Les bilans et suivis sanitaires réalisés systématiquement dans les protocoles nécessitent de nombreuses analyses vétérinaires et le recours aux autopsies. Le GPSE fait appel aux services des « laboratoires départementaux d'analyse vétérinaire » dont l'indépendance et le haut niveau d'expertise apportent une réelle garantie de fiabilité des résultats. Il en est de même pour les laboratoires des Écoles nationales vétérinaires que nous sollicitons (tout particulièrement ONIRIS).
Quand je coupe mon compteur électrique général je trouve toujours de l'électricité dans l'eau d'abreuvement de mes vaches (de l'ordre de 800 millivolts en courant continu) qui lapent, la consommation d'eau est très faible (de 15 à 30 litres d'eau bus) : comment puis-je faire du lait dans ces conditions ?
Lors des audits électriques, une attention particulière est apportée aux abreuvoirs et la mise aux normes permet dans la grande majorité des cas d'éviter l'apparition de courants parasites. Il arrive néanmoins de constater dans certains cas une consommation d'eau anormalement basse, même en l'absence de courants parasites, pour des raisons inexpliquées. Ils s'inscrivent dans nos demandes de recherche.
Il est très difficile pour les éleveurs de faire intervenir des personnes compétentes, et l'on peut constater beaucoup d'abus de faiblesse. Peut-on donner des indicateurs (quels métiers, formations) ou imaginer un couple formation/agrément (type RGE, capacité, label) pour intervenir sur ces sujets ? 15 ( * )
Concernant les travaux de nature électrique, il existe des professionnels tout à fait compétents. Pour la réalisation des diagnostics électriques et la mesure des tensions de pas et de contact, le GPSE fait appel à des cabinets d'expertise spécialisés, aux entreprises spécialisées dans le domaine du contrôle et de la maîtrise technique des risques ainsi qu'aux services mis en place au sein des organisations professionnelles agricoles notamment dans les régions de l'ouest de la France (Chambres d'agriculture, GDS, Crocit).
Il nous apparaît néanmoins indispensable d'harmoniser les méthodes de mesure des tensions parasites ainsi que l'information sur les mesures correctives ou préventives. Ce travail est à réaliser dans le cadre des travaux d'amélioration des connaissances que nous préconisons.
Concernant la géobiologie, la difficulté réside dans le fait que la profession ne bénéficie pas d'une reconnaissance officielle de ses compétences et qu'il est nécessaire de distinguer les interventions à caractère technique (certain géobiologues sont aussi d'excellents techniciens) et les interventions à caractère spécifiquement géobiologique.
Dans tous les cas les organisations professionnelles peuvent être de bon conseil.
Pourquoi RTE, le GPSE, ENEDIS font-ils signer des protocoles avec confidentialité aux agriculteurs ? Cela fait des années qu'il y a des problèmes et qu'on achète le silence.
Merci d'avoir posé cette question qui permet de rectifier une idée fausse. Le GPSE n'impose aucune confidentialité aux éleveurs et aucun protocole signé depuis 2015 ne comporte de clause de confidentialité. Il est au contraire clairement indiqué dans les protocoles que « les données échangées ne sont pas confidentielles sauf demande de l'un des signataires de garder la confidentialité sur certaines données ». Il s'agit d'abord de l'éleveur qui ne souhaite pas la diffusion des informations relatives à son exploitation. Les données utilisées dans un protocole lui appartiennent ; le GPSE s'interdit de diffuser toute information nominative. Par contre l'éleveur a toute liberté de diffuser l'information qu'il souhaite. Par ailleurs nous devons respecter le code de l'énergie qui prévoit la protection de certaines données sur le transit électrique.
Questions à Philippe Pillevesse - RTE et/ou à Guillaume Langlet - ENEDIS
Depuis 2014, vous soulignez dans les comptes rendus du GPSE la nécessité d'étudier la circulation du courant dans le sol. Pourquoi ces investigations n'ont-elles pas été mises en place ? 16 ( * )
Philippe Pillevesse : ce type d'études nécessite de monter un projet de recherche ambitieux et pluridisciplinaire impliquant par exemple de procéder à de nombreuses cartographies du sol. Le GPSE n'a pu lancer jusqu'à présent de telles études faute de moyens propres mais a lancé un groupe de travail interprofessionnel pour monter de tels projets et les proposer aux appels publics à projet de recherche.
Guillaume Langlet : la réponse est dans le Bilan 2014-2020 du GPSE disponible sur le site internet du GPSE, et dont voici l'extrait :
« Les besoins de recherche et d'amélioration des connaissances
Les controverses actuelles sur les effets des courants parasites en élevage et l'existence de difficultés non expliquées, sans que la cause électrique soit démontrée, militent pour la mise en oeuvre d'investigations nouvelles dans le but de comprendre ces phénomènes et d'apporter des solutions aux éleveurs. C'est la raison pour laquelle nous avons entrepris de recenser avec nos partenaires - et particulièrement les techniciens de terrain - les besoins en recherche et expérimentation.
De ce travail engagé en 2019, un consensus s'est clairement dégagé sur deux objectifs majeurs :
• Mieux connaître les courants parasites en élevage
Les travaux réalisés il y a une quinzaine d'années sont à prolonger dans les conditions actuelles de l'élevage et à compléter pour disposer de référentiels actualisés.
• Engager une recherche pluridisciplinaire sur la circulation des courants dans les sols et l'influence de la géologie
Dans tous les cas inexpliqués, les experts et les éleveurs sont amenés à s'interroger sur d'éventuelles nuisances en provenance du sous-sol. L'influence des failles, des circulations d'eau et des courants électriques dans le sol et le sous-sol restent entièrement à étudier.
Par ailleurs les besoins exprimés par les techniciens d'élevage portent sur :
• L'harmonisation des méthodes de mesure des tensions parasites et d'interprétation des résultats
• L'amélioration de l'information des éleveurs et techniciens sur la norme de conformité électrique, les mesures correctives et préventives
Le GPSE n'a pas les moyens de conduire un tel projet mais y apportera sa contribution. La mise en oeuvre de ce programme relève de la recherche publique, des instituts techniques de l'élevage et des réseaux du développement agricole.
L'implication d'une station expérimentale dans la conduite des travaux de recherche appliquée et la diffusion de l'information permettrait d'en faire un centre de ressources pour les techniciens et les éleveurs ».
Pourquoi financer, hors protocole GPSE, des accords à l'amiable avec des éleveurs si vos installations ne sont pas responsables des troubles ? Ex : délocalisation d'une ferme, indemnisation à un éleveur après qu'il a perdu son procès. Peut-on connaître le montant de ces accords depuis 30 ans ?
Philippe Pillevesse : depuis la structuration du GPSE en 2014, RTE s'attache à inscrire systématiquement ses interactions avec les éleveurs dans le cadre du GPSE. L'expertise du GPSE peut mettre en évidence le besoin de mettre en conformité l'installation électrique de l'exploitation, afin d'éviter les perturbations éventuellement liées à la proximité de la ligne. Dans ces cas, l'éleveur signe un protocole avec le GPSE, auquel RTE est partie, pour fixer le cadre contractuel de ces travaux.
Très exceptionnellement, le cadre offert par le GPSE n'a pas permis de résoudre la difficulté à laquelle était confronté l'éleveur. Dès lors, RTE, ne pouvant au titre de sa mission de service public se satisfaire de l'absence de solution pour l'éleveur, a accepté de s'engager dans un processus d'accord amiable afin d'accompagner l'éleveur face aux difficultés rencontrées - sans pour autant qu'un lien de causalité ait pu être établi entre la présence d'une ligne électrique et les perturbations au sein de l'élevage.
Guillaume Langlet : à ma connaissance, Enedis n'indemnise jamais un éleveur en dehors du cadre d'une expertise judiciaire. Le service juridique d'Enedis vérifie ce point pour s'assurer qu'il n'y a pas eu d'exception à ce principe.
Depuis la signature du premier partenariat avec le monde agricole en 1970, combien d'exploitations agricoles vous ont signalé des problèmes à proximité de vos lignes ? Hors protocole GPSE. Et combien d'exploitations sont actuellement situées le long des 100 000 km de lignes ?
Philippe Pillevesse : les données dont nous disposons sont les suivantes. Le bilan du GPSE établi en 2009 (couvrant la période 1999-2008) par son premier président, François Gallouin, fait ressortir 24 sollicitations au titre d'une suspicion de perturbation par phénomène électrique parasite et 10 sollicitations de conseil pour construire un nouveau bâtiment. Entre 2010 et 2014, période durant laquelle le GPSE avait quasiment cessé ses activités, RTE a eu 3 nouvelles sollicitations.
Au cours de la période 2014-2020, le GPSE a recensé 72 sollicitations d'éleveurs, dont 49 ont été suivies d'une intervention (qui ne concernent pas toutes RTE). 35 interventions sont achevées et 14 sont en cours. Cela représente 47 exploitations agricoles.
Au total en 20 ans on estime à une cinquantaine le nombre de sollicitations au voisinage d'installations RTE.
S'agissant de la seconde question, 70 % des 105 000 km de lignes du réseau électrique exploité par RTE est situé en monde rural. Nous ne recensons pas le nombre d'exploitations situées le long de ces lignes.
Questions à Olivier Ranchy
Il est très difficile pour les éleveurs de faire intervenir des personnes compétentes, et l'on peut constater beaucoup d'abus de faiblesse. Peut-on donner des indicateurs (quels métiers, formations) ou imaginer un couple formation/agrément (type RGE, capacité, label) pour intervenir sur ces sujets ? 17 ( * )
Concernant la prestation d'un géobiologue, nous conseillons de suivre les recommandations de la Confédération Nationale de la Géobiologie qui a établi un Guide Pratique du Client.
D'une part, savoir :
- si le géobiologue est un professionnel ;
- s'il est déclaré avec un numéro Siret ;
- s'il est adhérent au Code de déontologie des géobiologues professionnels ;
- s'il adhère et respecte la Charte professionnelle des géobiologues ;
- quels sont les outils et appareils utilisés pour établir le diagnostic ;
- la façon dont il procède (les éléments et phénomènes recherchés et analysés) ;
- de décrire les moyens qui peuvent être mis en oeuvre afin de remédier aux problématiques rencontrées ;
- d'établir un devis mentionnant le tarif de la prestation, des frais de déplacement, et les modalités de paiement ;
- de donner les Conditions Générales de Vente de la prestation (obligatoirement jointes au devis) ;
- s'il possède une assurance en Responsabilité Civile Professionnelle (RCP) ;
- s'il est détenteur d'une Carte Professionnelle.
D'autre part, sa notoriété et la formation qu'il a suivie. Étant entendu qu'une formation minimale de 200 heures garantit un savoir professionnel de base indispensable à la pratique professionnelle de la géobiologie.
À la suite de quoi, un entretien téléphonique avec le géobiologue doit permettre de clarifier la situation et d'évaluer si celui-ci semble à même de répondre aux attentes.
Question à Emmanuel Bert - DGPE - Ministère de l'agriculture et de l'alimentation
L'effet des champs radiofréquences sur le vivant a fait l'objet d'études plus nombreuses que celles liées à l'impact des champs très basses fréquences. N'est-il pas nécessaire d'initier des programmes de recherche auprès de la communauté scientifique sur ce sujet complexe et interdisciplinaire ?
Les présentations et débats de cette audition ont bien montré la nécessité d'approfondir les connaissances scientifiques dans ces domaines, ce qui doit conduire l'ensemble des institutions et organismes concernés à se mobiliser sur ces sujets de recherche.
* 11 Auteurs de l'étude sur l'état de l'élevage à proximité du parc éolien des Quatre-Seigneurs en Loire-Atlantique.
* 12 Cette question a également été posée à Claude Allo.
* 13 Cette question a également été posée à Philippe Pillevesse et Guillaume Langlet.
* 14 Cette question a également été posée à Stéphane Denécheau, Frédéric Fert, Didier Guériaux et Christophe Viret.
* 15 Cette question a également été posée à OlivierRanchy.
* 16 Cette question a également été posée à Claude Allo.
* 17 Cette question a également été posée à Claude Allo.