B. ... QUI VIT AU RYTHME DES CHANTIERS
Ces liens économiques forts et une histoire industrielle partagée sont la fondation de l'écosystème qui s'est constitué autour des Chantiers de l'Atlantique.
Lors des échanges avec les représentants des entreprises locales à Saint-Nazaire, ceux-ci ont souligné « le véritable partenariat avec les Chantiers de l'Atlantique » ainsi que l' « engouement et la fierté régionale » qui habite l'écosystème industriel local. En moyenne, les sous-traitants et coréalisateurs locaux sont dépendants des Chantiers à hauteur de 50 % de leur activité environ . Selon les estimations de M. Paul Tourret, près d'un dixième de l'activité économique du bassin nazairien serait en lien direct avec les Chantiers de l'Atlantique.
L'emploi local est par conséquent fortement corrélé au dynamisme de l'activité des chantiers navals. Ainsi, M. Laurent Castaing soulignait devant la commission des affaires économiques, au sujet du fort besoin de recrutement des Chantiers de l'Atlantique : « 1 500 embauches ont été réalisées depuis notre redémarrage. [...] La croissance de nos effectifs se poursuit. [...] Les effectifs des sous-traitants français ont suivi une progression similaire à la nôtre. Au total, 3 000 embauches ont donc été effectuées pour le site entre nos sous-traitants et nous ».
Outre la mise en place d'une telle chaîne de fourniture industrielle, l'effort collectif porte aussi sur l'innovation et l'investissement. Les entreprises locales ont ainsi souligné que l'investissement des Chantiers dans de plus grandes infrastructures ou de nouveaux segments de marché était reflété par un investissement tout aussi important des sous-traitants et fournisseurs. Par exemple, selon les chiffres fournis par CofiPME, une entreprise a investi près de 1,2 million d'euros dans une ligne robotisée, ou une autre entreprise encore près de 4,7 millions d'euros dans une plateforme logistique industrielle, en lien avec leur relation avec les Chantiers.
Enfin, lors de la nationalisation temporaire des Chantiers de l'Atlantique à la suite de la faillite du groupe STX en 2016, les entreprises locales ont pris la décision d'entrer au capital des Chantiers de l'Atlantique. Les vingt sociétés, constituées en une société commune, CofiPME, figurent depuis mai 2018 au capital de l'entreprise, à hauteur de 1,6 % du capital pour près de 1,9 million d'euros. À cette occasion, M. Bruno Hug de Larauze, président de CofiPME, déclarait : « Cet engagement effectif illustre plus que tout discours la volonté de consolider à long terme notre engagement pour contribuer à assurer le développement et la performance des Chantiers de l'Atlantique. Il traduit aussi une volonté de renforcer la performance du tissu économique de notre région, pérenniser les emplois du bassin, et assurer le développement durable de l'activité navale et des énergies maritimes renouvelables. Cet engagement souligne notre confiance dans le management des Chantiers » 5 ( * ) .
Il faut d'ailleurs noter qu'un grand nombre de fournisseurs des Chantiers de l'Atlantique ne travaillent pas exclusivement pour le secteur de la construction navale, mais exercent également une activité mineure dans d'autres secteurs proches, tels que l'aéronautique ou la production énergétique. À ce titre, il existe une forte interconnexion entre les grands pans de l'activité industrielle du territoire des Pays de la Loire. Selon les chiffres fournis par la mairie de Saint-Nazaire, l'effet d'entraînement des Chantiers sur l'emploi local est fort : un emploi créé dans la construction navale générerait environ 1,6 emploi dans d'autres secteurs 6 ( * ) .
* 5 Source : MEDEF Pays de la Loire.
* 6 Source : Mairie de Saint-Nazaire.