III. AXE N° 3 - PRODUITS ET SERVICES NUMÉRIQUES : POURSUIVRE LES EFFORTS POUR SOUTENIR LES TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES CLÉS, FAIRE ÉMERGER DES CHAMPIONS NUMÉRIQUES ET PROMOUVOIR UNE SOCIÉTÉ NUMÉRIQUE DE LA CONFIANCE
A. LE NÉCESSAIRE SOUTIEN AUX TECHNOLOGIES NUMÉRIQUES CLÉS
Le rapport Tibi a souligné que l'Union européenne représente près d'un quart du PIB mondial mais seulement 10 % de la technologie mondiale émergente. Il est donc nécessaire de poursuivre et d'amplifier les efforts pour renverser cette tendance.
Mesure n° 14 : poursuivre les efforts financiers et la structuration des écosystèmes en soutien aux technologies numériques clés .
Sur le modèle du plan Nano pour la filière microélectronique, un projet important d'intérêt européen commun devrait être mis en place en matière d'intelligence artificielle. Le plan quantique annoncé par le Gouvernement, que nous attendons toujours, doit être dévoilé et mis en oeuvre rapidement. La stratégie nationale blockchain doit être amplifiée. Pour ces technologies clés, l'enjeu est de structurer un écosystème et de financer massivement l'innovation : à cette fin, la mise en place d'un fonds dédié à la consolidation des acteurs de ces technologies clés devrait être envisagée. Le soutien aux différentes technologies clés pourrait également prendre la forme d'un grand plan de résilience dans les domaines de la santé, de la mobilité, de l'énergie et de la cybersécurité, pour susciter un effet d'entraînement quant à de nouveaux usages stratégiques.
Mesure n° 15 : s'assurer de notre autonomie stratégique sur des produits et services numériques critiques .
La question de l'autonomie industrielle doit également se décliner au niveau des produits et services numériques. Il est donc impératif d' identifier les produits et services , comme la cybersécurité ou les supercalculateurs, sur lesquels une rupture d'approvisionnement aurait des effets désastreux sur notre économie et de déterminer en conséquence une stratégie de diversification des sources d'approvisionnement et de relocalisation des activités.
Par ailleurs, la France dispose déjà de quelques grands industriels du numérique. Cela a notamment été souligné par le président directeur général de Schneider Electric. Selon lui, si l'Europe a assez largement perdu la bataille de l'Internet des personnes, « le deuxième épisode de l' Internet des objets , qui connecte les villes, les bâtiments et les usines, sert le leadership de sociétés européennes comme Schneider Electric ou Siemens, qui constituent les deux grands acteurs mondiaux de la digitalisation des objets et de l'environnement » . Il convient de consolider la base industrielle existante plutôt que de tenter de créer ex nihilo et à fonds perdus des solutions concurrentes sur des marchés déjà dominés. Cette consolidation doit passer par une révision de la politique de la concurrence européenne afin que celle-ci ne s'oppose pas à la création de champions européens qui deviendraient dominants sur leur secteur d'activité.