B. LA CRISE SANITAIRE NE DOIT PAS MASQUER LA CRISE CLIMATIQUE
Sans adhérer entièrement aux thèses qui lient agression de la biodiversité et pandémie, il ne faut pas céder au court-termisme et abandonner de vue la menace de moyen long terme que constitue le changement climatique en renvoyant à plus tard toutes les transformations qu'il exige. La crise sanitaire ne doit pas masquer la crise climatique et environnementale à venir.
En termes de construction, cela se traduit par deux enjeux majeurs :
- la rénovation thermique des bâtiments, qui a jusqu'à présent piétiné ;
- la mise en oeuvre de l'objectif de « zéro artificialisation nette » ou de « sobriété foncière ».
C. LA CRISE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE EST DEVANT NOUS
Taux de chômage
Selon la Banque de France , il devrait y avoir un million de chômeurs de plus fin 2020 que fin 2019 et le chômage devrait continuer à progresser en 2021 pour décroître ensuite tout en restant à un niveau très élevé. Si la crise sanitaire est peut-être derrière nous, tout du moins dans sa phase la plus aiguë, la crise économique et sociale est, elle, devant nous.
Dans le secteur du logement, cela veut dire :
- plus d'aides, notamment les APL ;
- plus d'impayés de loyer ;
- plus de demandes de logements sociaux ;
- plus de précarité et de concentration de pauvreté dans certains territoires .
D. LA CRISE SANITAIRE VA AGGRAVER LA CRISE DU LOGEMENT
100 000 logements neufs
de moins en 2020 ?
Les promoteurs immobiliers et certains experts estiment que 100 000 logements pourraient ne pas être construits cette année, soit un quart des réalisations annuelles avec sans doute des effets d'entraînement négatifs sur 2021. Tous les observateurs ne s'accordent pas sur cette prévision, mais elle n'est pas fantaisiste, juste proportionnelle à un trimestre d'arrêt de l'activité. La crise sanitaire, le confinement et l'arrêt des chantiers vont aggraver la crise du logement.
C omment rattraper ce retard ? La volonté de relancer l'activité pourrait buter sur la faillite d'un grand nombre d'entreprises, notamment de second oeuvre, le manque de main d'oeuvre, les surcoûts et la baisse de la productivité liés aux « gestes barrière » et la complexité du droit de l'urbanisme.
E. VERS UN TOURNANT POUR L'IMMOBILIER DE BUREAU ?
Beaucoup d'acteurs sont inquiets sur l'avenir de l'immobilier de bureau. L'expérience de télétravail massif pendant plusieurs mois pourrait se traduire par une évolution durable des pratiques des entreprises et des salariés.
Cela pourrait faire apparaître une double opportunité :
- pour reconvertir des espaces de travail en logements dans les centres-villes ;
- conduire les investisseurs institutionnels à se repositionner sur le logement.