C. LE COUPLE FRANCO-ALLEMAND : UNE RÉALITÉ POLITIQUE ET ÉCONOMIQUE

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la réconciliation franco-allemande apparaît comme un impératif. La création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier en 1951 de même que le traité de Rome de 1957 en constituent l'amorce. Mais c'est le traité sur la coopération franco-allemande dit « Traité de l'Élysée » signé le 22 janvier 1963 par le Chancelier Konrad Adenauer et le Président Charles de Gaulle qui devient le symbole de la réconciliation en répondant à trois objectifs : sceller la réconciliation franco-allemande ; créer entre les deux pays une véritable amitié ; favoriser la construction de l'Europe unie, qui est le but des deux peuples.

Le Traité de l'Élysée a constitué le « ciment » de relations permanentes et intenses entre les deux pays. Cette étroite association n'a pas peu contribué aux grandes avancées de la construction européenne : l'Acte unique européen, le traité de Maastricht, l'euro, l'espace Schengen, la construction d'une politique européenne de sécurité et de défense, la mise en place de l'Union bancaire.

À l'occasion du 40 ème anniversaire du Traité de l'Élysée, fut créé, en 2003, le Conseil des ministres franco-allemand (CMFA). Il se réunit, lors d'une session commune, une ou deux fois par an, en présence du Président de la République française, du Premier ministre français, du Chancelier fédéral et de tout ou partie des ministres français et allemands. Le dernier CMFA s'est tenu à Berlin le 31 mars 2015. Ses travaux ont notamment porté sur la défense, les investissements, l'énergie, le numérique, la lutte contre le terrorisme et l'intégration sociale.

Le 50 ème anniversaire du Traité de l'Élysée en 2013 s'est conclu par l'adoption d'une déclaration commune dite de Berlin, réaffirmant le rôle moteur du couple franco-allemand en matière européenne et engageant les deux pays à coopérer étroitement sur plusieurs dossiers : transition écologique et énergétique, compétitivité économique, approfondissement de la zone euro et politique étrangère. Cette coopération engage par ailleurs les parlements des deux pays.

Au plan économique, on rappellera que l'Allemagne est le principal partenaire commercial de la France. En 2014 elle était son premier client (70,6 milliards d'euros d'exportations) et son premier fournisseur (85,1 milliards d'euros d'importations) devant la Chine et la Belgique.

De son côté, la France restait le premier client de l'Allemagne, devant les États-Unis, et son troisième fournisseur derrière les Pays-Bas (9,6 %) et la Chine (8,7 %).

Les exportations vers la France représentaient 9 % des exportations allemandes et la part des importations allemandes en provenance de la France s'élevait à 7,4 % en 2014.

Le commerce bilatéral entre les deux pays est composé, à plus de 90 %, de produits manufacturés similaires, souvent échangés dans des proportions voisines.

En 2014, les stocks d'« investissements directs à l'étranger (IDI) » allemands en France atteignaient 61,9 milliards d'euros ; en sens inverse, les stocks d'IDI français en Allemagne s'élevaient à 54,8 milliards d'euros.

Cette même année, 1 197 entreprises françaises étaient implantées en Allemagne, employant 268 000 personnes et générant un chiffre d'affaires de 142,5 milliards d'euros ; 2 203 entreprises allemandes étaient implantées en France, employant 310 000 personnes et générant un chiffre d'affaires de 140,3 milliards d'euros.

On le constate, un certain « équilibre » s'est installé dans les relations économiques entre les deux pays.

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