CONCLUSION
Une fois posé le diagnostic et après avoir déterminé la stratégie thérapeutique, il reste à trancher une question majeure : le rythme.
Tout va très vite. Certes, il a fallu quelques années pour que l'action des compagnies low cost et celle des transporteurs aériens basés dans le Golfe élimine certains opérateurs nationaux, mette fin à l'indépendance d'autres opérateurs historiques et fasse apparaître certaines des majors européennes survivantes comme de futures victimes, aujourd'hui en sursis. Certes, l'accélération de l'histoire des transports aériens n'a pas encore placé les échéances décisives à l'horizon de quelques mois. Néanmoins, il n'y a plus de temps à perdre pour élaborer une stratégie gagnante de l'Union européenne, afin que celle-ci conserve la maîtrise de ces liaisons aériennes avec le reste du monde, une fonction stratégique entre toutes à l'ère de la mondialisation.
La présentation prochaine de sa stratégie pour les transports aériens fournira l'occasion à la Commission européenne et aux États membres de prendre enfin à bras-le-corps un thème dont l'importance va très au-delà d'une variation marginale des prix acquittés par les voyageurs. Introduire les transports aériens dans les compétences de l'OMC ne présenterait que des avantages, mais il n'y a là aucun préalable pouvant servir de prétexte à la simple prorogation des orientations actuelles.
Simultanément, chaque État membre pourra infléchir tel ou tel aspect de sa politique - par exemple la facturation ou non des missions régaliennes exercées sur les plates-formes aéroportuaires.
Il appartient bien sûr aux compagnies aériennes concernées d'agir concrètement pour adapter leur offre et leur mode de fonctionnement à un monde qui a déjà subi d'immenses transformations au cours principalement de la dernière décennie, et qui va sans doute connaître au cours des dix prochaines années de nouvelles évolutions dont le plein effet se manifestera un peu plus tard : les transporteurs aériens qui comptent encore devront se positionner sans tarder dans la bonne direction.
Le défi est donc double pour les compagnies qui font la « une » de l'actualité non pour leurs performances mais pour les conflits sociaux à répétition qui scandent leur vie depuis quelques années : elles devront simultanément assainir la situation courante et engager l'adaptation aux transports de demain.
Mieux vaut agir, intelligemment et vite, car le temps presse !