IV. LIMOGES MÉTROPOLE : LES TRANSPORTS COLLECTIFS ET LES MODES DOUX À TRACTION OU À ASSISTANCE ÉLECTRIQUES

Le déplacement de votre rapporteure dans le département de la Haute-Vienne a enfin été l'opportunité d'échanger avec des élus de Limoges Métropole.

Avec Lyon et Saint-Étienne, Limoges Métropole est l'une des rares agglomérations à avoir conservé un réseau de trolleybus, dont l'origine remonte aux années 1930. Cette spécificité historique a permis de positionner Limoges Métropole, qui rassemble 206 813 habitants et 19 communes, comme une agglomération de premier plan en matière de transports collectifs à traction électrique. Le déploiement, en 2015, d'un service de location de vélos à assistance électrique a été l'occasion pour Limoges de réaffirmer cet engagement ancien en faveur de l'électro-mobilité.

Votre rapporteure a souhaité valoriser la fidélité de Limoges à l'éléctro-mobilité, ce choix s'expliquant par la topographie accidentée de la ville et une vision de long terme du secteur des transports. Elle rappelle ainsi que les projets de mobilité durable nécessitent pour réussir une bonne adaptation aux circonstances locales et une continuité dans le temps.

A. LES OBJECTIFS

Comme le rappelle l'Agenda 21 local de Limoges Métropole, adopté en 2008, les transports représentant dans cette agglomération la première source de gaz à effet de serre, avec des émissions de 275 000 tonnes équivalent CO 2 (teq CO 2 ) par an.

Aussi l'agglomération a-t-elle jugé prioritaire de favoriser davantage la mobilité durable sur son territoire en ayant recours à deux leviers : le renforcement de l'attractivité des transports collectifs, d'une part, et la promotion des mobilités douces, d'autre part (chantier 3, visant à « diversifier les modes de déplacements » ).

Dans cette entreprise, l'électro-mobilité a occupé une place importante puisque l'agglomération a poursuivi la modernisation de son réseau de trolleybus et organisé un système de location de vélos à assistance électrique.

B. LES ACTIONS

1. Le renforcement de l'attractivité des transports collectifs

Limoges Métropole bénéfice d'un réseau de transport urbain qui accorde une large place à la traction électrique. Pour preuve, les 5 lignes de trolleybus concentrent la moitié des voyages réalisés et le tiers des kilomètres parcourus, selon un bilan dressé par l'agglomération en 2012.

Afin de renforcer l'attractivité des transports en commun, Limoges Métropole a entrepris plusieurs actions.

L'agglomération a tout d'abord développé et modernisé ses véhicules et ses lignes. Ainsi, depuis 2005, un effort a été consenti pour acquérir des véhicules respectant les règlementations les plus récentes relatives à la performance énergétique et à l'accessibilité aux personnes handicapées. Cet effort s'élève à 40 millions d'euros, ce qui correspond à l'achat de 102 véhicules. Limoges Métropole s'est notamment dotée, pour un coût de 3,63 millions d'euros, de 4 trolleybus articulés qui permettent de transporter une centaine de passagers supplémentaires par rapport aux équipements classiques, tout en favorisant les économies d'énergie. Dans le même temps, l'agglomération a renouvelé son offre de bus avec l'aménagement de couloirs réservés à leur circulation et la mise en place d'un système d'information en temps réel. Ce sont 25 kilomètres de voies dédiées qui ont ainsi été créés. Ces aménagements simples améliorent la régularité des trajets et diminuent le niveau des émissions. Un système d'information en temps réel, « Bus Info », a par ailleurs été mis en service en 2012. Cette application, téléchargeable sur les terminaux mobiles, permet de géo-localiser les lignes de bus les plus proches et de connaître les horaires des prochains passages. Elle est de nature à faciliter concrètement l'utilisation du réseau de transport urbain.

En outre, l'agglomération a renforcé et facilité les modes de déplacement entre Limoges et sa périphérie. À cette fin, des parcs-relais ont été construits aux terminus des lignes de transport urbain. Ces parcs incitent les automobilistes à garer leur véhicule en périphérie de Limoges puis à utiliser les transports collectifs pour rejoindre le centre-ville, ce qui limite d'autant le risque de congestion routière. Sept parcs-relais ont été implantés, l'agglomération prévoyant d'en doubler le nombre. Dans le même ordre d'idées, Limoges Métropole a instauré un service de transport à la demande, « Telobus », qui assure des liaisons entre Limoges et les autres communes de l'agglomération.

Votre rapporteure observe que la fluidité des déplacements entre les villes-centres et leurs communes périphériques est un objectif essentiel de la mobilité durable, qui peut être poursuivi à l'aide de transports à la demande ou de parcs-relais.

2. La promotion des mobilités douces

En complément de la modernisation de son réseau de transports collectifs, Limoges Métropole s'est engagée en faveur des mobilités douces, en promouvant l'usage du vélo sur son territoire.

L'agglomération a ainsi déployé un service de location longue durée de vélos, les « V'Lim », en 2015. Après une phase d'expérimentation auprès d'un public étudiant, conduite en partenariat avec l'Université de Limoges, le Centre régional des oeuvres universitaires et sociales (CROUS) et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) notamment, cette offre a été étendue à l'ensemble de la population. Elle comprend 400 vélos, dont 240 sont équipés d'une assistance électrique. La moitié des vélos était déjà louée un mois seulement après leur mise en service.

Par ailleurs, l'agglomération a développé les pistes cyclables, avec la création de 120 kilomètres d'aménagements depuis 2005. Un schéma directeur intercommunal, en cours d'élaboration, permettra de relier les 19 communes de l'agglomération par des voies vertes, c'est-à-dire des liaisons ouvertes à tout type de transport non motorisé.

Votre rapporteure a réalisé une visite de terrain sur un site d'information et d'accompagnement dédié à ce mode de déplacement doux, qui a été récemment inauguré par l'agglomération. Elle observe que la majorité des déplacements couvrent moins de trois kilomètres, selon le Groupement des autorités organisatrices des transports (GART). C'est pourquoi le report modal vers les modes de déplacement actifs, comme la pratique de la marche ou l'usage du vélo, est tout à fait essentiel pour limiter l'empreinte carbone du secteur des transports.

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