C. L'EXTERNALISATION PALLIATIVE

L'externalisation palliative vient combler une lacune capacitaire.

Lorsqu'il s'agit de répondre à un besoin opérationnel imprévu, propre au théâtre d'opération, pour lequel nos armées ne disposent pas de moyens patrimoniaux, le recours à l'externalisation est parfaitement légitime, même s'il toutefois donner lieu à une réflexion sur l'opportunité de se doter de capacités propres.

Toutefois, la lacune que l'on cherche à combler peut également résulter du fait que la contrainte budgétaire qui s'exerce depuis plusieurs années a conduit le ministère de la défense à renoncer au maintien ou à l'acquisition de moyens que l'on sait nécessaires à la capacité opérationnelle de nos forces. On peut alors parler de « substitution différée » : la lacune capacitaire ainsi créée se traduit, au moment où le besoin se fait effectivement sentir, par la nécessité de faire appel à des prestataires extérieurs.

Lorsque le recours à des moyens non patrimoniaux conditionne la capacité des forces armées à réaliser l'opération décidée par le pouvoir politique, se pose de manière aiguë la question de l'autonomie stratégique de la France, autonomie qui implique de disposer de l'outil militaire permettant d'agir seul. C'est particulièrement le cas lorsque les prestataires ressortissent d'une puissance étrangère, comme par exemple les sociétés russes et ukrainiennes qui assurent l'essentiel du transport stratégique aérien de nos forces armées.

Dans cette situation, l'externalisation est certes indispensable à court terme pour satisfaire les besoins opérationnels mais reste, sur le principe, très insatisfaisante.

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