F. SOLIDITÉ DE LA NOTION D'ETAT, UN ATOUT POUR LA DÉMOCRATIE
L'analyse des transitions démocratiques, par pays, a montré que celles-ci étaient plus ou moins entamées et qu'elles obéissaient à leur rythme propre. Ces phases sont par nature des périodes à risque pour la stabilité et la solidité des États.
De ce point de vue, notons que l'existence des institutions publiques qui constituent l'ossature des États sont à prendre en considération, car elles ont assuré la continuité des services à la population et son encadrement.
Dans les pays du Maghreb, hors le cas de la Libye , qui n'était dotée que d'institutions embryonnaires sous l'ère Kadhafi, existe une charpente étatique solide, même si l'efficacité et la probité des agents sont parfois contestées. Il existe également une culture populaire de l'État -fondée sur la reconnaissance de son rôle, de son autorité, de sa légitimité, et de sa nécessité. Aussi le sentiment d'appartenir à une nation, et une certaine idée du bien commun prévalent-ils chez la grande majorité des habitants.
Cette charpente de l'État, fondée sur une organisation administrative et des règles de droit public, permet le fonctionnement des services publics même à travers des crises lourdes (comme celle vécue par l'Algérie au cours des années 1990) et leur donne la capacité à évoluer vers plus de démocratie sans fragiliser l'édifice.
Cette place du droit public est un élément de proximité avec l'Europe et notamment la France.
Il reste que les soubresauts politiques s'ils perdurent, la violence et le terrorisme s'ils agissent, et la crise économique et sociale si elle s'installe, peuvent ébranler ces fondations.