3. Il est urgent de prendre des mesures positives
« Vu le retard accumulé dans les postes de direction, il faut aujourd'hui ne plus nommer que des femmes durant les trois prochaines années si on veut un tant soit peu combler le déséquilibre » , considérait Reine Prat devant la délégation.
Tous les membres de la délégation ont ressenti une grande exaspération venant de l'ensemble des secteurs (spectacle vivant, cinéma, arts plastiques, presse spécialisée...) face à l'absence de réaction de la profession et à la stagnation des chiffres.
Pour la délégation, il est essentiel, qu'au-delà de la prise de conscience, se produise une réaction de la part de l'ensemble des acteurs de la profession.
Or, comme le soulignaient Michèle Reiser et Brigitte Grésy, rien ne se fera sans qu'une logique de coresponsabilité s'installe entre les acteurs privés et publics. Cette logique de coresponsabilité repose sur un double enjeu :
Un enjeu d'information pour rendre visible l'invisible
A cet égard, la délégation souhaite rendre l'Observatoire plus collaboratif. Le ministère de la Culture doit associer le réseau des établissements publics, de production et de diffusion du spectacle vivant, la SACD, les grands groupes de production de télévision et de cinéma et les collectivités territoriales à la veille sur les indicateurs de progression de la place des femmes dans les organisations.
Un enjeu de dialogue et de mobilisation pour mettre en mouvement l'ensemble des parties prenantes
A cet égard, il est essentiel de constituer des réseaux de femmes et de préparer des viviers : de réalisatrices dans le cinéma, d'auteures/metteuses en scène dans le théâtre, d'expertes pour les médias et, plus largement, de femmes administratrices de société pour la gouvernance des grandes entreprises et des industries culturelles.
Par ailleurs, il est urgent de rendre plus transparentes et plus égalitaires les procédures de sélection pour les postes de direction du réseau labellisé du spectacle vivant.
Enfin, suivant en cela les préconisations de Reine Prat, il faut trouver le moyen de tendre vers une représentation équilibrée (un tiers au moins du sexe le moins représenté) dans les postes « stratégiques » de l'administration culturelle (Conseil supérieur de l'Audiovisuel, Centre national du Cinéma...), car c'est à ce niveau que se décident les nominations et se joue la sélection des artistes.
Chacune de ces propositions fera l'objet d'une recommandation de la délégation.