C. LES AÉROPORTS
Les aéroports sont une pièce essentielle de la chaîne de valeur de l'aviation civile :
- ils sont un point de passage obligé qui devra faire face au doublement du trafic aérien envisagé d'ici 2040-2050, étant précisé que cette croissance sera corrélée avec une plus grande densité de trafic (améliorations des taux de rotation des avions imputables aux politiques des compagnies et à la modernisation de la navigation aérienne - cf. infra ) ;
- ils relient les transports aériens aux autres modes de transport ;
- et, ils constitent, comme il l'a été souligné, des zones de forte densité d'emploi. Avec un phénomène émergent, ce que les marques de luxe appellent « le 6 ème continent ». Le chiffre d'affaires des boutiques « hors taxes » augmente de façon vertigineuse (20 milliards de dollars en 2000, près de 50 milliards en 2012).
Face à la croissance attendue du trafic, les possibilités d'amélioration des capacités d'accueil des aéroports dépendent, au premier chef, des facultés d'extension des pistes.
Mais au-delà, on doit se demander quels pourront être les apports de la science et de la technologie à l'amélioration des disponibilités d'accueil des aéroports, sachant que ce secteur est celui de l'aviation qui fait l'objet du plus faible investissement en recherche.
Dans ce cadre, on peut distinguer quatre domaines où des progrès sont envisageables, les pistes, les fonctions opérationnelles de l'aéroport, la sécurité et la fluidité des opérations d'embarquement.
1. Les pistes et les parkings
La capacité annuelle théorique d'une piste est de l'ordre de 250 000 mouvements par an mais cette capacité est réduite par les horaires d'ouverture et la concentration du trafic sur des pics quotidiens et saisonniers.
Il en résulte qu'une attention particulière doit être accordée à l'ensemble des opérations qui se déroulent après l'atterrissage et autour des parkings, et ceci sur trois points :
- l'amélioration des possibilités de parking,
- l'amélioration de la logistique de ravitaillement et de maintenance (chargement des bagages, nettoyage, carburant, ravitaillement en nourriture, rapidité des opérations de maintenance),
- et la circulation des nombreux véhicules qui interviennent sur l'aéroport. Sur ce dernier point, l'apparition d'un nouvel acteur (les taxibots - tracteurs qui sont destinés à conduire les avions à proximité des pistes d'envol et à les ramener au parking 33 ( * ) ) pourrait densifier ce trafic.
Peu d'innovations décisives sont attendues sur les pistes mêmes, sinon l'invention aux États-Unis d'un « béton mou » destiné aux dégagements qui ont vocation à ralentir l'avion après un décollage raté (ce béton dans lequel l'avion « s'enlise » progressivement permettrait de raccourcir les dégagements et donc des gains d'espace).
* 33 Avec des économies d'énergie non négligeables.