2. L'Espace pour la Terre

La compréhension des mécanismes du fonctionnement terrestre est aujourd'hui devenue un enjeu scientifique et économique majeur. L'Europe doit se donner pour priorité de demeurer précurseur dans ce domaine, dans le prolongement des missions déjà réalisées par le CNES et par l'ESA, souvent en coopération avec d'autres pays.

Cet aspect de la politique spatiale n'est pas destiné à être purement théorique. Bien au contraire, de nombreuses applications sont envisageables dans les domaines des transports, de l'agriculture, de l'environnement, de la surveillance des frontières et des routes maritimes, de la sécurité civile ... Le programme européen GMES a vocation à devenir le point d'orgue d'un système opérationnel destiné à fournir un flux constant de données pour ces applications.

a) Une meilleure compréhension du système terrestre

La « devise » du CNES (« de l'Espace pour la Terre ») illustre la priorité des politiques spatiales française et européenne, tournées vers la sécurité et le bien-être des citoyens, avec un volet important consacré à une meilleure compréhension des mécanismes de fonctionnement de notre planète (terre, océans, atmosphère et interactions entre eux). L'un des principaux enjeux de cet aspect de la politique spatiale tient à la continuité de la fourniture de données.

(1) Observation, météorologie et missions dédiées aux sciences de la Terre : une compétence européenne reconnue

Si la continuité de la fourniture de données semble assurée s'agissant des missions transversales (et duales) d'observation et de météorologie, cette continuité peut être plus problématique s'agissant de missions plus « petites », dédiées aux sciences de la Terre, qui sont pourtant essentielle à l'étude du changement global.

(a) Observation, météorologie

En premier lieu, les sciences de la Terre bénéficient de l'apport des satellites d'observation optique et de météorologie. La France a mis en place le premier satellite SPOT (satellite pour l'observation de la Terre) en 1986. Ce programme est une référence mondiale dans le domaine de l'imagerie optique. La continuité est aujourd'hui assurée grâce aux satellites SPOT 6 (lancé en septembre 2012 par un lanceur indien PSLV) et SPOT 7 (à lancer prochainement), autofinancés par l'industrie (Astrium). Ces satellites sont complétés par l'imagerie de très haute résolution fournie par les satellites développés par le CNES, Pléiades 1A et, très prochainement, Pléiades 1B. Si Pléiades donne la priorité aux activités de défense, ses données seront aussi utiles à d'autres politiques publiques, telles que : cartographie, aménagement du territoire, gestion et prévention des risques, suivi des pratiques agricoles, par exemple.

La continuité de fourniture de données météorologiques se met également en place dans le cadre des programmes européens de météorologie en orbites géostationnaire et polaire.

En 2008, le Conseil des ministres de l'ESA a ainsi décidé de poursuivre le programme Meteosat de troisième génération (MTG) - en orbite géostationnaire - en partenariat avec Eumetsat. Les contrats industriels relatifs à ce programme ont depuis lors été passés, Thales Alenia Space en étant le maître d'oeuvre. Il assurera la continuité avec les précédents Meteosat.

En 2012, le Conseil des ministres de l'ESA doit décider de lancer le programme de météorologie en orbite basse polaire de deuxième génération (EPS-SG 62 ( * ) ), également en partenariat avec Eumetsat, pour faire suite aux satellites MetOp lancés en 2006 et 2012. Un accord avec la NOAA fait du programme européen de météorologie polaire une composante d'un dispositif mondial.


* 62 Eumetsat Polar System - Second generation

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