(2) Accroissement de l'offre de lanceurs

Étant donné les difficultés de Sea Launch, le principal concurrent d'Ariane 5 est aujourd'hui le lanceur Proton d'ILS, qui connaît des difficultés (1 échec par an depuis 6 ans) mais n'en demeure pas moins attractif, par ses performances rapportées à son coût. D'ici 2020, la Russie aura par ailleurs développé une nouvelle gamme de lanceurs - Angara - qui pourrait avoir lui aussi de fortes ambitions commerciales.

A court terme, même si ses lanceurs doivent encore faire leurs preuves, c'est Space X qui a fait l'entrée la plus remarquée sur le marché, en remportant plusieurs contrats de lancement de satellites de télécommunications pour ses lanceurs Falcon 9 et Falcon 9 Heavy. Space X a pris 43 % des contrats de lancement en 2012 49 ( * ) . Elle doit procéder à son premier lancement géostationnaire pour SES en 2013. SES a d'ailleurs récemment commandé trois nouveaux lancements sur Falcon 9 ou Falcon Heavy, pour des lancements à partir de 2015. Toutefois, si Space X connaissait un retard trop important, son premier vol commercial pourrait basculer sur le lanceur Ariane. Quoiqu'il en soit, les opérateurs ont intérêt à faire des choix suscitant une concurrence croissance entre lanceurs, pour faire baisser les prix.

La Chine a développé la capacité à lancer ses propres satellites ainsi que les satellites non ITAR, tels que celui développé par Thalès Alenia Space pour Eutelsat (W3C), lancé par Longue Marche en octobre 2011.

L'Inde et le Brésil sont également susceptibles de commercialiser des lanceurs concurrents. Le projet conjoint entre le Brésil et l'Ukraine, Cyclone 4, semble en voie d'aboutissement (d'ici 2014). La fusée, d'origine ukrainienne, bénéficierait d'un lancement à partir de la base brésilienne d'Alcantara, qui est la plus proche de l'équateur au monde. Ce lanceur pourrait profiter d'un éventuel accroissement du nombre de satellites électriques pour se positionner sur le marché.

On remarquera par ailleurs que le marché des lanceurs doit aussi être pris en considération dans la mesure ou, pour des raisons de sécurité, un opérateur de satellites doit s'assurer de pouvoir faire lancer son satellite au moins par deux lanceurs (typiquement aujourd'hui, Ariane ou Proton).

Les lanceurs concurrents d'Arianespace

c) Quels lanceurs adaptés ?

Pour répondre aux évolutions décrites ci-dessus, deux projets, conçus à l'origine comme complémentaires, sont devenus progressivement concurrents : Ariane 5 ME ( midlife evolution ), qui consiste à accroître la performance du lanceur actuel et « Ariane 6 », dont la dénomination n'est pas officielle, qui serait un lanceur de nouvelle génération.

Le projet d'évolution d'Ariane est complété par un projet d'évolution de Vega, dans le sens d'une performance et d'une compétitivité améliorée de ce lanceur, et d'une « européanisation » de ses composants non européens. L'objectif est qu'à l'issue de la coopération avec la Russie (après 2020), Ariane et Vega puissent reprendre les missions actuellement remplies par Soyouz en Guyane.


* 49 Chiffre au 7 septembre 2012 (d'après Air&Cosmos n°2325)

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