B. LA CONFIRMATION PAR PLUSIEURS PROSPECTIVES

La prospective Foresight estime qu'il est probable qu'à l'avenir la tendance à la baisse des prix alimentaires s'inverse pour laisser place à une inversion de tendance vers une hausse significative des prix.

Évolution des prix alimentaires réels à l'horizon 2050 (en %)

Les prix réels - c'est-à-dire corrigés des prix des produits industriels - augmenteraient de 30 à 105 % selon les céréales et le scénario considéré parmi les scénarios optimiste, tendanciel ou pessimiste, développés dans le rapport.

Ceux-ci diffèrent par l'hypothèse de croissance démographique et de revenu, deux hypothèses étant communes à ces trois scénarios : l'absence d'effets du changement climatique - qui ont été toutefois modélisés en variantes - et une croissance de la productivité agricole toujours inférieure à ce qui serait nécessaire pour que l'offre équilibre la demande.

Ce sont les progrès de productivité qui varient dans le même sens que l'expansion du revenu qui contrastent les résultats du modèle.

Cette sensibilité à la productivité recoupe l'expérience du passé où les gains d'efficacité ont permis de développer la production de sorte que les élévations de prix anticipées ne se sont pas produites.

D'autres prospectives confirment ce résultat en suivant la même approche. Dans deux études d'Ivanic et Martin (2010) et van der Mensbrugghe et al. (2009), on prévoit des augmentations de prix du maïs, du riz et du blé de 127 %, 110 % et 68 % respectivement, mais l'absence de hausse significative des prix (même en termes nominaux) dans l'hypothèse d'un progrès de productivité de 1 % par an.

La sensibilité au changement climatique varie elle aussi en fonction des gains de productivité. Dans une étude de Parry (2004), alors que les prix augmenteraient de 30 à 80 % entre 1990 et 2050, le changement climatique ajouterait une hausse de 7 à 20 % en cas de progrès de productivité liés à la fertilisation et de 50 à 100 % sans ceux-ci.