CONCLUSION
L'élevage bovin a contribué à l'identité de l'agriculture française mais il est aujourd'hui à la croisée des chemins.
La fin des quotas laitiers en 2015 ouvre une période de grande incertitude sur l'évolution du cheptel laitier, qui conditionne fortement la situation des éleveurs orientés vers la production de viande bovine, du fait de l'importance des vaches de réforme dans l'équilibre du marché de la viande bovine.
Dans le même temps, la hausse continue des coûts de production pose un redoutable défi à l'activité d'engraissement : sa viabilité même est mise en question à moyen terme, dans un contexte de prix relativement peu dynamiques.
Ce rapport formule une série de 14 propositions, qui ne sont pas totalement nouvelles : la filière en discute déjà, notamment dans le cadre de l'interprofession.
L'objectif de votre commission est toutefois d'affirmer qu'il existe encore un avenir pour l'élevage bovin orienté vers la production de viande en France. Les régions d'élevage sont une richesse pour notre agriculture et disposent d'une capacité à produire des richesses pour l'économie nationale. L'élevage enfin est indispensable à la préservation de la qualité de beaucoup de nos paysages.
Mais cet avenir n'est pas garanti : il appartient aux professionnels comme aux pouvoirs publics de mettre en oeuvre les actions nécessaires pour améliorer les relations commerciales dans la filière, pour renforcer la compétitivité des élevages et adapter notre appareil de production aux nouveaux défis, dans un environnement de plus en plus concurrentiel.
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Au cours de sa réunion du mercredi 8 juillet 2011, votre commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire a adopté le présent rapport à l'unanimité. |
TABLEAU DES RECOMMANDATIONS
1- Maintenir l'aide couplée dans la future politique agricole commune (PAC).
2- Rétablir une régulation européenne du marché de la viande bovine.
3- Renforcer le plan de modernisation des bâtiments d'élevage : en faire un instrument de compétitivité et pas seulement une aide à la mise aux normes (quatre objectifs : méthanisation, amélioration de performance économique des exploitations, amélioration des conditions de travail de l'éleveur, bien-être animal).
4- Alléger le coût du travail agricole et dans les abattoirs.
5- Mieux couvrir les risques économiques des éleveurs (quatre moyens : sécurisation du prix de l'alimentation, assurance sur les fourrages, couverture du risque sanitaire par des fonds de mutualisation, mise en place de caisses de sécurisation de marges).
6- Développer l'engraissement sur le territoire national, sans renoncer à la production de jeunes bovins destinés à l'exportation en vif.
7- Développer de nouveaux débouchés à l'exportation.
8- Développer les circuits courts et les filières de qualité.
9- Mettre à contribution la recherche et la génétique animale pour adapter le cheptel français aux nouveaux défis.
10- Contractualiser les relations entre les éleveurs et leurs clients pour adapter l'offre à la demande (types d'animaux voulus, calendriers souhaités).
11- Imposer la transparence des prix et des marges, en particulier des marges de la grande distribution.
12- Inciter au regroupement des éleveurs pour obtenir de meilleures conditions de vente.
13- Concilier normes environnementales et impératif de compétitivité économique.
14- Favoriser la transmission des exploitations et permettre un financement de long terme de la filière.