4. POLITIQUE N° 3 : VALORISER LES METIERS DU TOURISME DE DEMAIN ET MIEUX FORMER CELLES ET CEUX
QUI S'Y ENGAGENT
Les constats :
Le territoire français continue de perdre des emplois industriels malgré les aides de l'Etat qui privilégient, dans les faits, les grandes entreprises.
Le chômage, celui des jeunes en particulier, atteint des niveaux qui mettent en question l'équilibre social dans de nombreuses régions.
Le tourisme comptait au 31 décembre 2010 1 067 000 salariés dans les activités caractéristiques (celles qui n'existeraient pas sans le tourisme) auxquels s'ajoutent en équivalents temps plein 180 000 saisonniers salariés et 170 000 non-salariés, soit un total de plus de 1 400 000 emplois directs. Les emplois indirects créés par le tourisme dans les « activités productrices de biens et services connexes » (transports de voyageurs, loisirs, commerces, etc.) sont estimés à plus de 650 000, soit un total de 2 050 000 emplois. Les emplois induits (achats de biens d'équipement par les touristes, consommations des actifs du tourisme...) sont estimés à 350 000 environ, portant l'ensemble des emplois liés au tourisme à plus de 2 400 000 en France.
Le tourisme au sens propre du terme constitue l'un des rares secteurs créateurs nets d'emplois sur longue période en France : plus de 27 000 emplois directs salariés nets supplémentaires par an en moyenne, dans les seules activités caractéristiques. La part de la valeur ajoutée du tourisme dans le PIB est bien supérieure à celle d'autres secteurs comme l'énergie, l'agriculture, les industries agro-alimentaires ou l'automobile et le tourisme contribue à une bonne répartition territoriale de l'emploi, notamment faiblement qualifié.
Ces emplois sont pour l'essentiel liés aux destinations, lieux de la production touristique. Ils ne sont en tant que tels pas « délocalisables », mais la mobilité croissante des touristes (transports, internet, etc.) et l'amélioration des offres concurrentes bouleversent la hiérarchie traditionnelle de ces mêmes
destinations. Rien n'est donc acquis pour l'avenir du tourisme sur le sol français.
Enfin et surtout, au-delà de ces perspectives, le tourisme demeure offreur de plusieurs dizaines de milliers d'emplois, notamment à faibles qualifications, susceptibles d'être pourvus par des jeunes bénéficiant d'une formation d'insertion de courte durée leur permettant de s'engager dans la vie active et d'y évoluer.
Le secteur du tourisme est en pleine mutation. Il change et évolue avec un besoin de personnels professionnalisés et formés pour faire face aux exigences d'une clientèle de plus en plus informée et exigeante. Or on constate un paradoxe des ressources humaines : d'un côté, l'emploi est quantitativement sous tension et le besoin de professionnalisation des personnels s'accroit ; d'un autre côté, les formations professionnelles sont en décalage quantitatif et qualitatif, notamment au niveau universitaire, avec les besoins réels des marchés de l'emploi. Or, à l'exception du tout récent IFT, il n'existe aucune structure réunissant les professionnels du secteur, les élus locaux ou nationaux concernés par le tourisme, et le monde académique et enseignant.
Les propositions :
Reconnaître et améliorer avec des moyens supplémentaires publics le fonctionnement de la plateforme nationale créée par l'IFT avec généralisation sur l'ensemble du territoire de pôles décentralisés d'échanges d'expériences et de propositions entre élus, professionnels publics et privés de la recherche et de la formation, et entrepreneurs dans les métiers du tourisme
Prendre une initiative forte en faveur de l'emploi des jeunes dans ces professions avec un dispositif global de formation/insertion « clés en mains » de grande ampleur et d'efficacité immédiate à expérimenter par exemple dans le cadre d'un des pôles d'excellence de l'IFT.
Imaginer des dispositifs spécifiques destinés à informer les jeunes sur les métiers, les carrières et leurs perspectives d'évolution et à les orienter dans leur choix de formation (A l'image du guide d'information sur les métiers et les formations conçu par l'IFT et réalisé avec des partenaires publics et privés par l'équipe du Routard qui doit sortir cet automne)
Mettre au point des outils pour d'évaluation de l'adéquation formations/emplois à tous les niveaux, en appuyant notamment sur la polyvalence, voire la « poly-compétence » en raison de la diversité des situations et des métiers rencontrés. Et renforcer le dispositif de l'alternance avec les contrats d'apprentissage, les contrats de professionnalisation, largement ouvert aux étudiants, qui permet une meilleure intégration professionnelle et une réelle professionnalisation avec une appréhension globale de la diversité des métiers et une vision des compétences attendues par les entreprises.
Développer les bourses universitaires de recherche (CIFRE) en liaison avec les grandes entreprises du secteur (cf premières initiatives réalisées dans certains pôles de l'IFT), en complément des programmes de recherche proposés précédemment.