C. RENFORCER L'ORGANISATION DU SÉJOUR DES ÉTRANGERS
1. Améliorer l'accueil : une prise de conscience à traduire dans les faits
L'accueil en France est un éternel sujet de débat dans notre pays aussi faut-il éviter d'aligner des lieux communs. Il convient toutefois de citer la charte pour la qualité de l'accueil signée par Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat chargé du commerce, de l'artisanat, des PME, du tourisme, des services, des professions libérales et de la consommation, applicable pour la période du 1 er mars 2011 au 28 février 2014, avec les professionnels du secteur : aéroports de Paris, SNCF, RATP, France congrès, l'hôtellerie restauration, les artisans-taxi. Le mérite de cette charte est de porter sur des mesures concrètes propres à la qualité de l'accueil : l'accueil et les services aux points d'entrée du territoire français ; le confort, la mobilité et l'intermodalité sur l'ensemble du « parcours visiteur » ; l'accueil de la clientèle d'affaires ; l'information et l'orientation ; la politique de développement durable ; l'accueil et les services touristiques sur le lieu de séjour ainsi que l'accueil des personnes handicapées et à mobilité réduite ( cf. infra annexe 5).
Toutefois, une communication et des relations publiques soutenues ne peuvent seules assurer à la « destination France » une image positive. Aussi faut-il se féliciter du fait que cette charte soit accompagnée de 24 mesures concrètes telles que la création d'espaces d'accueil et d'information des touristes dans les aéroports ou l'amélioration de la signalétique dans les transports ( cf. infra annexe 5).
Il s'agit d'une excellente initiative, à condition que sa mise en oeuvre et son suivi soient assurés avec beaucoup de détermination. A cet égard, vos rapporteurs ont relevé qu'un suivi et un tableau de bord semestriel devraient être établis. Par ailleurs, ils recommandent d'étendre cette charte à un plus grand nombre d'acteurs clés comme les douanes 1 et l'ensemble des taxis parisiens.
2. Organiser l'accueil physique des touristes étrangers nécessite un renforcement des « réceptifs »
Le sujet particulier de la structuration des agents de voyages a été abordé lors des tables rondes. Il s'avère que notre pays ne dispose pas d'une
1 La direction générale des douanes et droits indirects (DGDDI), qui ne figure pas dans la liste des services de l'Etat associés à la charte, a cependant présenté à vos rapporteurs la mise en place dans les aéroports du nouveau dispositif numérique de détaxe « Pablo » sur les articles achetés par les touristes étrangers.
grande entreprise capable d'accompagner les touristes étrangers du début à la fin de leur séjour. Or ce type de société est très répandu dans toutes les grandes destinations touristiques étrangères. La présence en France d'une multitude de petites agences disséminées n'est pas de nature à rassurer les tour-opérateurs étrangers, habitués à des intervenants de taille plus conséquente et présents sur tout le territoire. Pourtant, la naissance de ce type d'entreprises permettrait la création d'emplois non délocalisables puisque nécessairement en contact avec les clients.
Cette question fait toutefois débat car un grand nombre de touristes se rendent et se déplacent sur le territoire par leurs propres moyens ou sans avoir recours à une agence de voyage.
Par ailleurs, Ghislain de Richecourt, directeur de France Tourisme, a mis en évidence une série de frein au développement de ces structures réceptives :
- les groupes de touristes sont mal perçus à Paris et la circulation des autocars est entravée par de multiples contraintes administratives ;
- la TVA récupérable pour les agents de voyages qui vendent des séjours à des professionnels n'est récupérable que sur la marge et non sur le coût du produit ;
- les établissements publics en charge des musées et monuments historiques refusent la conclusion de tout contrat de commissionnement avec les entreprises réceptives alors même que celles-ci sont le vecteur d'une part importante des visiteurs de ces sites ( cf. infra table ronde n°4).