B. LA DIVERSIFICATION DE NATURE ET DE PROVENANCE GÉOGRAPHIQUE DES AUTRES ÉNERGIES CONSOMMÉES CONTRIBUE À SÉCURISER L'APPROVISIONNEMENT DE LA FRANCE
L'énergie nucléaire civile fournit près de 80 % de l'électricité consommée en France. Le gaz naturel représentait 15 % de la consommation d'électricité en France en 2009, soit 6 % des importations mondiales. Plus de la moitié du gaz produit dans le monde est consommé par six pays : Etats-Unis (11 %), Allemagne (9 %), Japon (9 %), Italie (9 %), Ukraine (6 %) et France , et cinq pays produisent plus de 50 % du gaz : Russie (22 %), Etats-Unis (19 %), Canada (6,7 %), Royaume-Uni (3,2 %), Algérie (3,2 %).
Les réserves de gaz sont inégalement réparties : les 2/3 des réserves mondiales -dont la durée de vie au rythme de consommation actuel est de 65 ans- sont essentiellement concentrées en Russie et au Moyen-Orient (Iran et Qatar). Grâce à la découverte de nouveaux champs (notamment dans la zone Asie/Océanie) et à la réévaluation des champs existants en dehors de l'Europe, les réserves mondiales ont augmenté de 15 % depuis 2000. Les deux tiers des nouvelles découvertes de la période 2000/2004 sont des réserves offshore ; leur production devrait augmenter d'environ 50 % d'ici à 2020. En Europe, les réserves ont chuté de 20 %, essentiellement à la suite de l'épuisement rapide des réserves britanniques en Mer du Nord.
A l'avenir, le Moyen Orient, la Communauté des Etats indépendants (CEI) et l'offshore devraient représenter une part croissante de la production mondiale de gaz. Il faut toutefois noter que le Moyen-Orient ne fournit aujourd'hui que 10 % du marché international en dépit de ses réserves. C'est une différence majeure par rapport au pétrole dont 30 % de la production provient de cette région.
Bien que la moitié du gaz consommé en Europe soit importée, l'Union européenne n'a pas de politique globale en ce domaine, qui relève de négociations bilatérales entre pays producteurs et pays consommateurs.
La Russie représente 50 % du total consommé par l'Union européenne, l'autre moitié provenant, pour l'essentiel, d'Algérie et de Norvège.
L'exemple des Etats-Unis et du Canada, qui ont fortement réduit leur dépendance énergétique grâce à l'exploitation d'énergies de « non conventionnelles », comme le pétrole issu des sables bitumeux, ou les huiles et gaz de schiste, doit être pris en compte. Il est légitime de rechercher si de telles ressources sont potentiellement présentes sur le territoire national et européen, mais cet objectif doit être compatible avec les autres priorités retenues en matière de préservation des sites naturels.