CINQUIÈME PARTIE : LES PROPOSITIONS
A l'issue de cette étude sur l'organisation et les perspectives de la recherche française en matière de prévention et de traitement de l'obésité, votre rapporteur souhaiterait proposer huit mesures destinées à lutter contre le développement de l'obésité aussi bien chez les adultes que chez les enfants.
Au préalable, quelques remarques s'imposent.
D'abord, votre rapporteur souhaite insister sur le fait qu'il n'existe pas une seule obésité, mais plusieurs types d'obésité qui doivent faire l'objet chacun d'une prévention et d'un traitement spécifiques.
Ainsi, les dangers de l' obésité viscérale sont souvent sous-estimés alors qu'elle joue un rôle majeur dans l'apparition de complications métaboliques. Pourtant, certaines expérimentations sur des patients souffrant d'une obésité viscérale et ayant fait un accident cardiovasculaire, ont montré qu'une modification à la marge de certaines habitudes de vie permettait une perte significative du tissu adipeux viscéral et une réduction majeure des risques qui y sont liés.
De même, l' obésité massive , compte tenu des complications métaboliques qui y sont fréquemment associées et du réel handicap qu'elle constitue pour les personnes qui en souffrent doit faire l'objet d'un traitement propre, avec un matériel adapté à la corpulence des patients.
Eu égard aux nombreux travaux déjà publiés, votre rapporteur ne prétend ni à l'originalité, ni à l'exhaustivité. Il a délibérément laissé de côté l'aspect « traitement de l'obésité », sujet largement suivi par le professeur Arnaud Basdevant, dont la nomination comme pilote du plan présidentiel de lutte contre l'obésité devrait permettre de faire avancer le dossier et de doter enfin la France d'infrastructures et d'équipes à la hauteur de l'enjeu médical que représentent les 17 % d'adultes obèses et 3,5 % d'enfants obèses.
Votre rapporteur espère également que l'annonce d'un plan triennal de lutte contre l'obésité par le président de la République français en mai 2010 se concrétisera par le lancement d'un programme cohérent et de grande ampleur visant la prévention et le traitement des obésités ainsi que le soutien à la recherche sur l'obésité.
Enfin, il n'a pas souhaité dresser une liste exhaustive des mesures à prendre (le rapport de Valérie Boyer en comptait 83, la commission de lutte contre l'obésité mise en place par le président de la République 34) pour, au contraire, essayer de se concentrer sur quelques mesures « phares » et adresser un message clair aux pouvoirs publics, mais également aux citoyens et à l'ensemble des acteurs économiques impliqués soit directement, soit indirectement dans le développement de l'obésité.
I. METTRE EN APPLICATION LES RECOMMANDATIONS FAITES DANS LES NOMBREUX RAPPORTS DÉJÀ PUBLIÉS SUR LA QUESTION DE L'OBÉSITÉ
De très nombreux travaux ont déjà été consacrés à la prévention et la prise en charge de l'obésité.
Pour la seule année 2010, deux ouvrages de référence sont sortis sur les politiques de prévention de l'obésité : « Preventing Chidhood Obesity ; Evidence Policy and Practice » de Elizabeth Waters, Boyd Swinburn, Jacob Seidell et Ricardo Uauy et « Obesity and the Economics of Prevention » de Franco Sassi (publié par l'Organisation de Coopération et de Développement Economique).
Cette accumulation de rapports et de données est utile dans la mesure où elle permet d'asseoir les propositions sur des résultats scientifiques et de dégager un certain consensus dans la définition des politiques publiques en matière de prévention et de traitement de l'obésité.
Néanmoins, compte tenu de la faible proportion des propositions déjà faites et répétées depuis 10 ans et qui sont réellement entrées en vigueur, votre rapporteur a constaté un certain découragement de la part de scientifiques, politiques ou médecins fortement impliqués dans cette cause et dont les travaux successifs n'ont pas été pris en compte.
Votre rapporteur insiste donc sur la nécessité de mettre en application les recommandations déjà faites sur le sujet. |