2. L'institut thématique « circulation, métabolisme, nutrition »
Cet institut couvre les maladies du coeur et des vaisseaux, des tissus endocrines, du foie, du rein, de l'appareil digestif, des os et des articulations. Ces maladies touchent des organes spécifiques, mais elles ne peuvent être comprises et soignées sans prendre en compte les nombreuses interactions entre l'ensemble de l'organisme et son milieu.
Les aspects transversaux de la physiologie et de la pathologie constituent donc un enjeu d'autant plus important que les différentes maladies concernées procèdent de mécanismes souvent largement communs.
Cinq enjeux scientifiques ont été retenus :
- l'étude gène-fonction et interactions génome-environnement : l'accès à la séquence de nombreux gènes nouvellement identifiés ouvre la voie à l'identification des tissus qui les expriment, à des études gène-fonction approfondies et au développement de nouveaux modèles expérimentaux ;
- l'identification des mécanismes initiateurs des maladies, cellulaires et moléculaires : les facteurs d'initiation de la maladie restent inconnus. De nouvelles hypothèses sont testées comme la part d'événements stochastiques, l'intervention précoce, périnatale ou prénatale, de facteurs externes ou le rôle de facteurs d'environnement multiple. Ces maladies posent en aval la nécessité de disposer de biomarqueurs et de paramètres prédictifs du déclenchement ou de la progression de la maladie ;
- l'étude des mécanismes de progression de la maladie jusqu'à la destruction tissulaire : l'importance de l'inflammation dans la destruction tissulaire et la progression de nombreuses maladies, souvent chroniques, font des mécanismes de l'inflammation et des mécanismes locaux d'angiogénèse, de réparation et de cicatrisation tissulaire, de l'immunité innée et adaptative et de leur interaction avec les tissus des axes prioritaires de recherche ;
- l'étude des effets du vieillissement ;
- le développement de thérapies innovantes : l'inadaptation fréquente des traitements disponibles dans de nombreuses maladies chroniques conduit à chercher des traitements innovants, plus individualisés.
3. L'institut de santé publique
La recherche en santé publique et la recherche clinique sont des éléments indispensables à l'élaboration des politiques de santé. Non seulement elles permettent de rendre le fonctionnement du système de santé plus efficient, y compris la prévention, et augmentent la qualité des soins, mais elles fournissent également les bases scientifiques nécessaires aux décisions de santé publique.
Le périmètre d'action de l'institut de santé publique inclut à la fois l'ensemble des disciplines qui concourent à la recherche en santé publique ainsi qu'à la formalisation et à la mise en oeuvre des protocoles de recherche clinique (épidémiologique, biostatistiques, sciences humaines et sociales appliquées à la santé, toxicologie, méthodologie de la recherche clinique) et des axes de recherche d'intérêt prioritaire par rapport aux questions contemporaines de santé : relations santé-environnement-travail-modes de vie ; handicaps, dépendance et autonomie ; interaction des déterminants de la santé etc.
Pour faciliter les décisions de tous les acteurs du système de santé, l'analyse de tous les déterminants de la santé est essentielle. Trois dimensions sont à considérer :
- individuelles (l'influence des caractéristiques personnelles sur la santé de l'individu) ;
- environnementales (l'influence des produits industriels, de consommation ou alimentaires, de la pollution, des médicaments, etc.) ;
- organisationnelles et institutionnelles (l'influence des choix stratégiques sur le système de soins et son usage par la population).
Certaines de ces analyses nécessitent la réalisation d'études, dites de cohorte, portant sur une population nombreuse (statistiquement représentative de l'objet d'analyse).
L'institut de santé publique a placé comme première priorité de son action le soutien au développement de ce que l'on appelle aujourd'hui "les grandes infrastructures de recherche" dans le champ de la clinique et de la recherche en santé publique . Ces infrastructures constituent une puissante incitation au regroupement des équipes de recherche autour d'elles.
L'institut a également la responsabilité de stimuler le développement de travaux de recherche dans trois domaines en particulier :
- le fonctionnement et la gestion du système de santé notamment en matière de prévention, de diagnostic et de prise en charge des pathologies ;
- les politiques publiques et de santé, et leur impact direct ou indirect sur la santé ;
- les politiques de prévention dans des domaines où les risques pour la santé sont étroitement liés à des comportements individuels et collectifs : la prévention de la consommation et de la dépendance aux drogues (tabac, alcool, cannabis principalement) ; la nutrition en lien avec l'obésité et ses conséquences prévisibles sur la morbidité et la mortalité.