3. Renforcer le contrôle de gestion
Une démarche aussi ambitieuse que la RGPP dans les préfectures ne peut qu'aller de paire avec un solide contrôle de gestion permettant un pilotage efficace par la performance. Or, c'est précisément l'inverse qui tend à se produire, le contrôle de gestion enregistrant un affaiblissement préoccupant au sein du réseau des préfectures .
Le rapport de l'IGA précité fait même part du « désarroi visible des contrôleurs de gestion ». Ces agents sont en effet confrontés à toute une série de difficultés de fond, entravant d'autant leur capacité à exercer leur mission dans de bonnes conditions. Il s'agit notamment du manque de disponibilité, du fait du cumul de cette fonction avec d'autres responsabilités .
Par ailleurs, un taux de rotation élevé dans ces fonctions, doublé du manque de formation des nouveaux arrivés, représente un autre frein conséquent.
Enfin, les contrôleurs de gestion souffrent d'un accès difficile aux informations détenues par les services gestionnaires, souvent du fait de leur impossibilité à rentrer dans les applications ministérielles de gestion GIBUS, « colonne vertébrale » du pilotage de la gestion des préfectures, et BGP (Budget globalisé des préfectures), qui permet d'élaborer le budget de fonctionnement des préfectures.
Pour votre rapporteure spéciale, il va de soi qu'un tel constat appelle un effort urgent de remobilisation des contrôleurs de gestion .
Une telle remobilisation passe notamment par une réaffirmation de la légitimité du contrôleur de gestion , via par exemple un rattachement au secrétaire général de la préfecture. Elle doit aussi s'accompagner d'une mise en réseau plus systématique et plus intensive des contrôleurs, afin de favoriser la diffusion des bonnes pratiques entre les départements.