II. LES RISQUES DE TSUNAMI ASSOCIÉS À UN SÉISME EN MÉTROPOLE ET AUX ANTILLES


• Mme Hélène Hébert, Expert, Département analyse, surveillance et environnement (DASE) du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)

Je suis expert sur les tsunamis au CEA, au Commissariat à l'énergie atomique à Bruyères-le-Châtel, au département DASE. Je vous propose dans cette présentation un panorama assez général sur les risques de tsunami associé à un séisme, local ou lointain, en particulier pour la métropole et les Antilles.

A. LES TSUNAMIS MAJEURS SONT DUS AUX SÉISMES

Je vais commencer par des généralités, des rappels. Qu'entend-on par tsunami majeur ? C'est celui qu'on a en tête par exemple en 2004 dans l'Océan Indien. Ces tsunamis majeurs sont dus à des séismes qui se produisent généralement dans les zones de subduction, qui sont d'ailleurs les zones où se produisent les plus forts séismes connus. Ce sont des séismes plutôt superficiels, ils ne sont pas trop loin de la couche océanique, avec des mécanismes favorables.

Vous avez ici, en bas à gauche, une animation du très grand tsunami de 1960 dans le Pacifique, généré par un très fort séisme de magnitude supérieur à 9, probablement 9.5. C'est le plus fort séisme instrumental connu sur la planète, il s'est produit dans le Sud du Chili. Ce genre de séisme peut générer des tsunamis transocéaniques, c'est-à-dire qu'ils sont capables d'engendrer de très forts dégâts à des milliers de kilomètres de la source. Pour mémoire, en 1960, le Japon, une vingtaine d'heures après le séisme, a eu à déplorer plus d'une centaine de victimes près de ses côtes.

Il faut tout de suite distinguer ces tsunamis qui sont liés au séisme de ceux qui sont générés par ce qu'on appelle les sources gravitaires, les effondrements, les glissements de terrain. Pourquoi faut-il les distinguer ? Dans le cas gravitaire, les dimensions mises en jeu ne sont pas du tout comparables. On a des dimensions beaucoup plus réduites. Pour un séisme, on va mobiliser des centaines de kilomètres de dimension, typiquement, alors que pour un effondrement gravitaire, on va plutôt être à des échelles de quelques kilomètres. De ce fait, l'énergie des vagues générées est beaucoup moins efficacement propagée et moins loin.

Les seuls cas de tsunami observés à distance, dus à ce type de source sont liés à des explosions cataclysmiques de volcans, en particulier le Santorin en Méditerranée, il y a plus de 3000 ans, ou le Krakatoa en Indonésie en 1883.

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