III. LA CROIX-ROUGE
• M. Patrice Dallem, directeur de l'urgence
et du secourisme, la Croix-Rouge
Je vais clore cette très longue séance d'audition publique en espérant ne pas vous accompagner jusqu'au lit et vous réveiller un petit peu. Je vais déjà planter le décor. Le sujet qui nous occupe est le suivant : la France est-elle préparée à un tremblement de terre ?
Je vais commencer par une phrase d'une lettre de Jean-Jacques Rousseau à Voltaire écrite après le séisme de 1755 à Lisbonne. Cette lettre date de 1756 et est cotée numéro 300 dans Les Correspondances. Après le fameux tremblement de terre de Lisbonne en 1755, Jean-Jacques Rousseau répond à Voltaire : « C'est la faute de l'homme libre, perfectionné. Ce n'est pas la nature qui a rassemblé là vingt mille maisons de six étages. Si les habitants s'étaient dispersés ou logés plus légèrement, on les eût vus le lendemain à vingt lieues de là tout aussi gais que s'il ne s'était rien passé ». J'apporte de l'eau à votre moulin. C'est la construction qui tue.
Fort de tout cela, je ne vais pas vous présenter la Croix-Rouge. Que vous dire ? Nous sommes 92 millions de bénévoles dans le monde, la plus grosse association humanitaire. Nous sommes présents sur tous les sites d'opération en France et à l'étranger. Si vous êtes intéressé par notre action en Haïti, je vous en ferai part.
Sachez que d'ores et déjà, nous avons mis 730 millions d'euros sur la table à Haïti. Au niveau mondial, 38 sociétés nationales sont à l'oeuvre en ce moment.
A. LA FRANCE EST-ELLE PRÉPARÉE ?
La France est-elle prête ? Quelle France ? De quoi parlons-nous ? Nous parlons des services de l'Etat, de la population. J'ai envie de parler de tout en même temps. La France est d'abord une Nation. C'est une population. C'est l'aspect sociétal qui m'intéresse. Je vais encore rejoindre Monsieur Bisch.
Je vais enfoncer des portes ouvertes par rapport à ce qui a été dit aujourd'hui. Vous allez dire que je radote, que je répète, mais j'aimerais l'aborder sous un autre angle.
Que se passe-t-il lors d'un séisme ? Des populations sont touchées. Avant tout, le séisme touche la population. Je voudrais qu'on l'aborde sous cet angle. Il y a des morts. Bienvenue dans la vraie vie avec le lieutenant-colonel Cova qui nous a parlé des problèmes qu'il a rencontrés. Vous avez rencontré des difficultés qui n'étaient pas prévues. Vous aviez des plans, vous vous êtes adaptés. Je vous remercie de la présentation qui était vivante et qui nous a plongés dans la vraie vie.
Avec le colonel Cova, nous avons participé à une opération avec ses réalités. Aujourd'hui, il faut remettre les choses dans ce contexte.