E. QUELQUES LEÇONS À RETENIR ?

Que faut-il retenir de cet exercice ? Il a suscité une préparation longue et fastidieuse. On nous demande souvent si Richter était une belle expérience et quand sera le prochain exercice. Pas tout de suite, car c'est vraiment long et fastidieux de préparer un exercice zonal de cette importance.

Il faut noter une très forte implication des communes sur la Martinique et la Guadeloupe. Ceci est très important. Je disais tout à l'heure que les Antilles ne sont pas prêtes face à un tremblement de terre. Il est sûr que les communes et les collectivités s'y préparent. Cela fait quatre ans que je suis sur la zone, j'ai été franchement impressionné, et je le suis encore aujourd'hui, par le dynamisme des gens et des différents acteurs en matière de prévention face aux risques naturels. Les chantiers montés ont été réalistes. On a associé la population et les associations qui auront à intervenir dans la réalité.

Au cours de l'exercice Richter, on a retrouvé nos problèmes de valises satellite, ce qui est normal, car toutes les communes n'étaient pas encore équipées. Elles le sont depuis. On a rencontré des problèmes d'anticipation de saturation médicale. C'est un problème que nous avons rencontré ensuite à Haïti, au moment des évacuations sanitaires depuis Port-au-Prince sur la Martinique et la Guadeloupe. Très rapidement, nous avons saturé nos hôpitaux. Pour Richter, on avait déjà relevé le problème.

Il faut aussi qu'on améliore la gestion des décédés massifs. Au départ de l'exercice, on a monté le groupe de travail sur les décédés massifs et j'ai demandé des communes volontaires pour monter les morgues : personne n'était volontaire. Monsieur le président du Conseil général connaît la sensibilité que suscite le décès en Martinique. J'arrive de Corse. Le linceul sur les décédés est le même. Quoi qu'il en soit, à la fin de l'exercice, toutes les communes étaient convaincues de la nécessité de prendre en compte ce problème. Rentrant d'Haïti, je sais qu'il ne faut pas s'arrêter aux containers à bananes. Il faut penser d'entrée de jeu à des fosses communes pour pouvoir ensevelir entre 3 000 et 7 000 cadavres rapidement.

Il faut améliorer la prise en main Synergi. C'est un logiciel de remontée d'informations. Richter nous a montré aussi qu'il fallait améliorer les procédures de projections des détachements d'intervention. On a pu les tester en direct avec Haïti. Il faut poursuivre les formations interservices et surtout partager notre expérience. C'est l'objectif d'aujourd'hui. Faire les exercices, c'est bien. Cela coûte de l'argent, mais il faut faire des retours d'expérience et il faut les partager : nous avons fait un DVD Richter à cet effet.

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