2. Evolution en cours : intégration dans RESIF
Tous ces réseaux sont en cours d'évolution et il est prévu de les intégrer tous dans un très gros équipement de recherche, baptisé RESIF, qui regroupera tous les organismes que vous avez listés sur ce transparent et qui est aussi une contribution française à un projet européen beaucoup plus large, s'inscrivant dans le cadre de "ESFRI", European Strategy Forum on Research Infrastructures . Le projet ESFRI auquel RESIF se rattache est le projet EPOS, European Plate Observing System.
En quoi RESIF consiste-t-il ? Il s'agit de regrouper dans un seul instrument tous les outils qui permettent d'observer la déformation de la croûte terrestre. Il y a bien sûr tous les instruments sismologiques dont je vous parlais précédemment, plus les mesures géodésiques comme le GPS permanent notamment, avec une partie permanente et une partie mobile, pour focaliser sur certains endroits en France métropolitaine ou aux Antilles, mais aussi sur d'autres territoires, notamment du bassin euro-méditerranéen. La décision de création de cet outil a été prise, il est labellisé comme très grand instrument de recherche, mais le financement n'est pas encore totalement sécurisé.
La configuration envisagée pour le réseau RESIF vise à combler les lacunes actuelles : la France présente un fort déficit d'observations sismologues "modernes" ou "large bande". Sur cette figure, vous voyez à gauche les stations modernes françaises actuelles vues par l'international : leur nombre est très limité, ce qui se traduit par une sorte de "désert" de stations quand on les représente à l'échelle européenne et que l'on peut donc comparer avec ce qui a déjà été mis en place par nos voisins européens. L'idée est de combler ce déficit à court terme, en mettant beaucoup plus de stations sur l'ensemble du territoire français, dans un souci de plus grande visibilité européenne et internationale, et également de retour scientifique plus en ligne avec ce que les dernières avancées permettent d'obtenir.
3. « SISMOS des écoles »
Un autre réseau très utile pour la préparation aux tremblements de terre en France est le réseau « SISMOS des écoles », qui permet une sensibilisation en milieu scolaire. Il est actuellement constitué de 60 stations accessibles en temps réel en métropole et aux Antilles, plus quelques lycées ailleurs dans le monde, dont par exemple Port-au-Prince et Saint-Domingue. Il a un fort impact en zone sismique. Il touche des milliers d'élèves. Une centaine de professeurs et une vingtaine de chercheurs référents sont impliqués. Ce projet est, semble-t-il, un peu fragilisé actuellement par des réductions budgétaires au ministère de l'Education.
Cette carte représente l'ensemble des stations « SISMOS à l'école ». Il y en a en métropole. L'initiative est partie des Alpes-Maritimes, et plus particulièrement du laboratoire "Géosciences Azur" de Nice. Cela s'est ensuite étendu jusque dans l'arc caraïbe, et il y en a un peu partout.