D. MÉDITERRANÉE OCCIDENTALE

Pour en venir à la Méditerranée occidentale, les mouvements de convergence des plaques tectoniques sont extrêmement lents. On connaît malgré tout un certain nombre de séismes historiques avec des magnitudes dépassant 7. Certains de ces séismes côtiers sont compatibles avec des déclenchements de tsunamis. Il faut tout de suite dire qu'on n'a pas de séismes comparables en magnitude à ce qui est connu dans l'Océan Pacifique ou l'Océan Indien.

Vous avec ici une série d'exemples historiques récents ou un peu plus vieux, ici à Alger au XIVe siècle, où le tsunami de la Mer Ligure en 1887, le tsunami de Messine en 1908, extrêmement destructeur, et plusieurs tsunamis connus dans le nord de l'Algérie.

Chaque scénario peut être étudié avec la modélisation numérique. Comme je vous le disais, on a bien pour chaque cas une direction préférentielle de l'énergie dans la perpendiculaire à la direction de la faille. Typiquement, un séisme très fort qui se produirait sur la marge algérienne a des effets maximum vers le Nord, en particulier vers les côtes françaises, potentiellement.

Voici un exemple sur le cas de la Mer Ligure en 1887. Il s'agissait d'un séisme « pas très fort » par rapport à l'Océan Pacifique, mais on est sur des niveaux de magnitude qui se situent de 6.0 à 6.3. Le séisme fit de nombreux dégâts. Un tsunami fut observé, côté français jusqu'à Antibes et Cannes environ, et côté italien dans le Golfe de Gênes.

Les amplitudes de ce tsunami sont largement métriques et ont été observées en de nombreux endroits. Sur cette carte, on représente les temps de propagation des tsunamis qui sont toujours lents par rapport à la propagation des ondes sismiques. Nous sommes ici vingt minutes après la survenue du séisme. La zone d'impact maximale ici est évidemment touchée dans les vingt minutes suivant le séisme. Les zones autour du Golfe du Lion, par exemple, sont touchées largement plus tard, mais plus marginalement probablement.

E. LE TSUNAMI DU 21 MAI 2003

Un mot sur le tsunami de 2003 dans le Nord de l'Algérie, qui a vraiment constitué une prise de conscience de l'aléa tsunami en Méditerranée occidentale. Cet aléa était plutôt sous-estimé par les quelques équipes qui travaillaient sur le sujet. Un an et demi avant le tsunami de 2004, on s'est rendu compte que ces forts séismes au Nord de l'Algérie pouvaient générer un tsunami. Dans le cas qui nous intéresse, il a généré des dégâts essentiellement aux Baléares.

Côté algérien, un soulèvement côtier est survenu au moment du séisme dû à la déformation cosismique, ce qui fait que le tsunami est très peu observé sur la côte. Ce qu'on observe essentiellement est un retrait anormal de la mer, ce qui est en quelque sorte la partie négative d'un tsunami qui n'a pas été assez fort pour ensuite inonder à terre. Ce retrait a été observé en plusieurs points.

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