E. UN SYSTÈME QUI SE VEUT ÉGALITAIRE ET ÉQUITABLE

1. Un système fondé sur l'équité et sur la priorité donnée à l'éducation

Mme Raija Vahasalo, présidente de la commission de la culture du Parlement finlandais, a indiqué à votre délégation que dans un pays de petite taille et à faible population comme le sien, garantir un accès égal quels que soient le milieu familial et la situation géographique était d'autant plus important. C'est pourquoi le Parlement accorde une priorité à « l'enseignement de base », équivalent de notre enseignement primaire et de notre collège.

Elle a précisé que la réforme avait induit des financements supplémentaires afin, notamment, de réduire le nombre d'élèves par classe et de fixer des critères de qualité devant être respectés par l'ensemble des municipalités.

Dans cet esprit, l'enseignement pré-scolaire, l'enseignement fondamental et le deuxième cycle de l'enseignement secondaire sont gratuits . Tel est le cas de la scolarité, des services sociaux et de santé et des repas scolaires à tous les niveaux, ainsi que du matériel et des fournitures scolaires dans le pré-scolaire et l'enseignement fondamental. En revanche, au lycée, les manuels scolaires sont payants.

Soulignons que rares sont les jeunes Finlandais quittant le système scolaire avant l'âge de 16 ans. Une politique d'assistance précoce et de soutien (scolaire et/ou psychologique) à l'école est mise en place dès qu'un problème est identifié.

Mme Kristina Kaihan-Salminen, conseillère d'éducation, responsable de l'éducation dans les établissements secondaires, à la Direction nationale de l'enseignement, agence sous la responsabilité du ministère de l'éducation, a rappelé la culture égalitaire qui prévaut en Finlande et l'importance qui a toujours été donnée à l'éducation dans ce pays. En effet, ne disposant pas de ressources naturelles, le pays a conscience que ses atouts doivent venir de la créativité et de l'innovation.

2. L'évaluation des résultats de cette politique semble montrer son efficacité

- Votre délégation s'est interrogée sur la réalité de cette égalité, compte tenu de la conjonction de l'autonomie des municipalités dans la gestion des écoles et de la diversité géographique du territoire finlandais, et ceci en l'absence d'internat (il n'en existe qu'un) . La direction nationale de l'enseignement a alors précisé que des dotations de l'Etat permettaient de compenser ce type d'inégalité , ainsi qu'il a été dit précédemment . En outre, les communes peuvent aider davantage les écoles situées dans des zones sensibles et y renforcer la présence de professeurs spécialisés et de psychologues.

S'agissant des étudiants dans l'enseignement supérieur, ils perçoivent 550 euros par mois, quels que soient les revenus de leurs parents, à la double condition d'étudier à plein temps et de progresser dans leurs études.

- Il semble que la Finlande soit le pays où l'équité en matière éducative est la plus forte. Les résultats d'une telle politique paraissent difficiles à évaluer. Cependant, le Programme international pour le suivi des acquis des élèves ( PISA ), conçu par des experts de l'OCDE, et qui sert à mesurer, tous les trois ans, les performances des systèmes éducatifs des pays membres, donne un éclairage très intéressant sur ce point.

D'abord, le pays semble accueillir davantage de bons élèves qu'ailleurs, puisque plus de 50 % des jeunes Finlandais atteignent le niveau 4, dans tous les domaines, contre à peine un tiers dans la moyenne des pays de l'OCDE. Quant à ceux qui sont en très grande difficulté, situés en dessous du niveau 1, ils sont à peine 1 %, contre presque 10 % dans les autres pays de l'OCDE.

En outre, la différence de score entre les deux extrêmes, les meilleurs élèves et les moins bons, est beaucoup plus réduite que partout ailleurs.

La disparité de résultats entre établissements est la plus faible de tous les pays de l'OCDE et l'impact de l'origine socio-économique des parents sur la réussite scolaire des enfants est beaucoup moins prédominant qu'ailleurs.

Enfin, le taux d'abandon scolaire est très faible, quelque soit le niveau d'études.

Abandon scolaire :
Pourcentage d'étudiants ayant interrompu leurs études en 2008

Fondamental (obligatoire)

0,23 %

Lycée

4,00 %

Professionnel

10,50 %

Instituts universitaires professionnalisés

9,20 %

Université

5,80 %

3 e cycle universitaire

6,00 %

On montrera cependant ci-après que le système comporte aussi ses zones d'ombre et que, comme tout système, il réussit mieux à certains élèves qu'à d'autres. En outre, il n'exclut pas la sélection, celle-ci s'exerçant d'une autre manière que dans notre pays.

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