II - L'EVALUATION DE LA SITUATION : LE RÔLE DE LA VEILLE ET DE LA SURVEILLANCE SANITAIRES

Il s'agit d'observer l'évolution des épidémies dans les pays du monde entier, et plus particulièrement leur diffusion, leur incidence, leur létalité, selon les termes utilisés par le Professeur Hannoun.

La veille et la surveillance sanitaires sont organisées au niveaux mondial, européen et national par des structures qui échangent régulièrement leurs informations.

A - L'ALERTE AU NIVEAU MONDIAL : LE DOMAINE DE L'OMS

Lors de l'émergence de la grippe pandémique, l'OMS a réagi particulièrement rapidement.

Le 24 avril 2009, elle lance une alerte mondiale, signalant des centaines de cas de grippe aux Etats-Unis et au Mexique.

Le 11 juin, Mme Margaret Chan, directrice générale de l'Organisation Mondiale de la Santé, déclare la grippe A/H1N1 première pandémie du XXI° siècle et déclare atteint le niveau d'alerte 6.

Pour Mme Chan, qui s'exprime dans « Le Monde » du 30 et 31 août 2009, « Le H1N1 voyage à une vitesse inédite. Il est nouveau et quasiment personne n'est immunisé contre lui. Il se répand très facilement, mais ne provoque pas de maladie sévère chez la plupart des gens. Ces éléments ne cadrent pas avec les plans préparés, et imposent de les adapter. Rien d'étonnant, donc, à ce que des gens se demandent pourquoi la pandémie actuelle ne correspond pas à ce à quoi ils s'attendaient, et trouvent que l'on en fait beaucoup. Mais je ne suis pas d'accord avec ce point de vue » .

Par la suite, l'OMS a continué son travail de surveillance, mais son action s'est faite plus discrète. N'aurait-elle pas dû davantage communiquer sur l'état de la pandémie, et éventuellement diminuer le niveau de gravité qu'elle lui accordait ? Cette question mérite d'être posée à ses dirigeants, ce que vos rapporteurs feront lors d'une prochaine mission.

B - LA SITUATION EN EUROPE : LES INFORMATIONS DIFFUSÉES PAR LE CENTRE EUROPÉEN DE PREVENTION ET DE CONTRÔLE DES MALADIES

Le CEPCM publie régulièrement des cartes permettant de suivre l'évolution de la grippe et des décès. Voici, par exemple, celle qu'elle a publiée le 23 novembre 2009 sous le titre : « Forte hausse des décès liés à la grippe A(H1N1) en Europe ».

Cette date est intéressante car elle correspond au moment où les Français ont commencé à se sentir concernés par la vaccination, après l'avoir largement boudée.

Ladite carte donne une image du nombre cumulé de décès dus à la grippe pandémique dans les pays de l'Union européenne et de l'AELE au 23 novembre 2009.

Le CEPCM, dont le siège est à Stockholm, constate que 169 décès liés au virus ont été recensés sur le continent au cours de la semaine écoulée. Le nombre de décès est en forte augmentation, doublant pratiquement toutes les deux semaines au cours des six dernières semaines. Cette hausse est particulièrement sensible en Europe centrale et orientale, alors que la plupart des décès se sont jusqu'à présent produits en Europe occidentale.

Cette information est cohérente avec les données diffusées par l'OMS qui à la même époque annonçait que la pandémie de grippe A(H1N1) se déplaçait vers l'est à travers l'Europe et l'Asie et semblait avoir atteint son pic dans plusieurs régions d'Europe occidentale ainsi qu'aux Etats-Unis.

L'analyse du CEPCM permet d'avoir une information plus précise sur l'Europe. C'est ainsi que lors de la semaine précédant cette publication, le CEPCM signalait des maladies grippales « de très haute intensité » en Italie, Norvège et Suède, de « haute » intensité en Allemagne, Bulgarie, Danemark, Islande, Irlande, Lituanie, Luxembourg, Pologne et Portugal, de « moyenne » intensité dans le reste de l'Europe.

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