3. Limiter le risque global et préserver la prise de risque
La régulation financière, grâce à la recherche et à l'enrichissement de l'information, doit mieux appréhender la complexité inhérente au système financier et les multiples interactions entre acteurs. Parallèlement, elle doit promouvoir le nécessaire retour à une plus grande simplicité de l'offre pour moins faire dépendre le financement de l'économie des résultats de modèles et favoriser la lisibilité et la traçabilité des produits.
La simplification des outils de financement ne signifie cependant pas qu'il faille tendre vers leur standardisation complète ni privilégier les compartiments les moins risqués, tels que le financement obligataire des grands groupes cotés. La nouvelle régulation doit en effet préserver l'innovation et le financement d'activités économiques risquées mais porteuses de croissance future , et partant, offrir un cadre juridique stable pour certains segments du capital-investissement (amorçage, capital-risque, capital-développement et capital-retournement).
La surveillance du risque systémique ne requiert donc pas de dissuader tout risque micro-économique . Elle suppose néanmoins de restaurer des incitations rationnelles, d'atténuer la procyclicité et, faute de pouvoir réellement supprimer l'aléa moral, de limiter les externalités négatives des grands groupes financiers et de les responsabiliser en renchérissant le coût de l'externalisation du risque, en particulier en matière de titrisation.
Cette nouvelle prise en compte du risque systémique ne doit cependant pas conduire à recréer une trop grande complexité normative. Ce risque n'est aujourd'hui pas absent des projets afférents aux normes de solvabilité bancaire, avec l'accumulation de nouvelles strates de fonds propres (cf. supra ) qui créent des risques d'interprétation et d'application divergentes.