E. L'ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIRE DANS LES ZONES DE CONFLIT ET DE POST-CONFLIT
Au sein d'un continent traversé par d'incessants conflits de mémoires engendrant des tensions, voire des guerres, la question de l'enseignement de l'histoire ne peut apparaître anecdotique. La commission de la culture, de la science et de l'éducation envisage en effet celui-ci comme une opportunité en vue d'instaurer une paix durable dans certaines régions pourtant fragiles.
L'enseignement de l'histoire doit se départir de toute vision unique, nationale, par trop empreinte du contexte politique. Toute pédagogie en la matière doit reposer sur l'idée qu'elle sert avant tout l'avenir du pays et ne peut se résoudre à crisper celui-ci sur des positions archaïques.
La recommandation invite en conséquence les États signataires de la Convention culturelle européenne à développer la coopération entre professeurs d'histoire au sein de commissions bilatérales ou multilatérales paneuropéennes. La formation des enseignants devrait parallèlement comporter des modules visant à développer un certain recul par rapport à la matière enseignée. Un système de récompense pourrait parallèlement être intégré à la grille salariale des professeurs afin de valoriser ceux qui entendent concomitamment à leur activité participer au recensement de nouvelles méthodes pédagogiques.
Le Comité des ministres est également invité à soutenir la coopération du Conseil de l'Europe avec différentes institutions, dont l'institut Georg Eckert de recherche internationale sur les manuels scolaires dans les zones de conflit et de post-conflit.
La convention culturelle européenne La Convention culturelle européenne, ouverte à la signature en 1954, constitue un premier pas vers l'adhésion au Conseil de l'Europe. Elle a pour objectif de développer la compréhension mutuelle entre les peuples d'Europe et l'appréciation réciproque de leurs diversités culturelles, de sauvegarder la culture européenne, de promouvoir les contributions nationales à l'héritage culturel commun de l'Europe dans le respect de mêmes valeurs fondamentales en encourageant, notamment, l'étude des langues, de l'histoire et de la civilisation des pays signataires. La Convention culturelle contribue à une action concertée en encourageant des activités culturelles d'intérêt européen et promeut une coopération intergouvernementale dans les domaines de l'éducation, de la culture, du patrimoine, du sport et de la jeunesse. Des projets d'enseignement scolaire et de formation permanente, une base de données de recherche pédagogique en Europe (Eudised), l'organisation d'expositions d'art européennes ou l'établissement d'itinéraires culturels européens constituent les principaux résultats de cette convention.
Le Comité des ministres du Conseil de l'Europe peut
décider, à l'unanimité, d'inviter, selon les
modalités qu'il juge opportunes, tout État européen non
membre du Conseil de l'Europe à adhérer à la convention
culturelle.
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