e) L'enseignement supérieur
Le processus de Bologne visant à définir un cadre commun pour les systèmes universitaires a été lancé à l'origine par les ministres des quatre plus grands pays de l'Union. Les conférences ministérielles ont débouché sur des principes communs : organisation du processus de formation autour de grades bien identifiés - licence, master, doctorat - ; mise en place d'un système de « crédits » pour caractériser le programme d'études, afin de favoriser la mobilité des étudiants ; possibilité de mentions complémentaires aux diplômes.
Ce processus pragmatique a profondément influencé l'évolution des systèmes universitaires en dégageant de grandes orientations communes qui sont mises en oeuvre dans chaque pays de manière autonome. Il s'est révélé particulièrement attractif puisqu'aujourd'hui pratiquement tous les pays de « l'Europe de la géographie » en sont membres. La Commission européenne est par ailleurs associée au processus.
f) Les coopérations dites sous-régionales
L'Europe offre divers exemples de coopérations dites « sous-régionales » (au sens où l'Europe est une « région » du monde).
Le Benelux , déjà cité, garde son actualité puisqu'un nouveau traité signé en juin 2008 vise à lui donner un nouvel élan.
Dans la partie septentrionale de l'Europe, le Conseil nordique , également fondé sur un traité, regroupe le Danemark, la Finlande, l'Islande, la Norvège et la Suède. Le Conseil nordique a notamment débouché sur des accords concernant la libre circulation des personnes (union nordique des passeports) et la mobilité des travailleurs.
Le Conseil des États de la mer baltique, fondé sur une simple déclaration, regroupe les États baltes, le Danemark, la Finlande, la Suède, la Pologne, l'Italie, ainsi que trois États non membres de l'Union : l'Islande, la Norvège, la Russie. Sa vocation est principalement économique et environnementale.
L'initiative centreuropéenne , fondée sur un accord, et destinée à encourager la coopération économique et universitaire, comprend aujourd'hui dix-huit pays : neuf États membres de l'Union (Italie, Bulgarie, République tchèque, Hongrie, Italie, Pologne, Roumanie, Slovaquie, Slovénie), des pays balkaniques (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, ARYM (« Macédoine »), Monténégro, Serbie) et des pays d'Europe orientale (Belarus, Moldavie, Ukraine).
L'initiative du Sud-Est de l'Europe (SECI) , mise en place par un accord, comprend treize pays, dont cinq sont membres de l'Union, et a pour objet le développement de la coopération policière et douanière pour lutter contre la criminalité transfrontalière dans cette zone.
La coopération économique de la mer Noire regroupe douze États, dont trois sont membres de l'Union.
On peut mentionner également la Conférence du Rhin supérieur , fondée sur une convention internationale franco-germano-suisse, et chargée de développer la coopération transfrontalière en matière de transports, d'environnement, de culture, d'éducation, de jeunesse.
Enfin, l'Union pour la Méditerranée mérite d'être mentionnée : conçue au départ par la France comme une coopération spécialisée, puisqu'elle ne devait comprendre comme membres à part entière que des pays riverains de la Méditerranée, elle a fini - à la suite notamment de la réaction de l'Allemagne - par englober l'ensemble des États membres de l'Union, ainsi que dix-sept partenaires méditerranéens : l'Albanie, l'Algérie, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, l'Égypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Mauritanie, Monaco, le Monténégro, l'Autorité palestinienne, la Syrie, la Tunisie, la Turquie, et la Ligue arabe. On ne peut savoir aujourd'hui si cette initiative récente aura une plus grande portée que le processus de Barcelone auquel elle succède. Mais il est permis de penser que, si elle débouche sur les réalisations concrètes envisagées, ce sera - en fait sinon en droit - sous la forme de coopérations plus étroites entre certains États plutôt que par accord entre les 44 participants.