3. Un recours massif à l'externalisation
La marine britannique a une longue expérience de l'externalisation. Des contrats de quinze ans ont été signés en 1996 pour tous les sites d'entraînement et reconduits, après renégociation, jusqu'en 2012. Ils avaient d'emblée pour objectif une économie de 46 millions de livres, principalement constituée de crédits de personnels et partiellement réalisée à l'approche de l'échéance du contrat.
Ces partenariats publics-privés ont progressivement changé de nature pour passer de la simple prestation de services à un partenariat beaucoup plus intégré qui allie, en matière de formation, la conception et la fourniture des supports pédagogiques, le développement et la mise à disposition des outils de formation, comme les simulateurs mais aussi le soutien des infrastructures et les prestations de formateurs. Le titulaire actuel du contrat, « Flagship » est extrêmement visible sur tous les sites, qu'il s'agisse de ses installations ou de ses personnels et, globalement, cette société reçoit annuellement 71 millions d'euros du ministère britannique de la Défense.
Cette externalisation suppose une capacité propre au ministère de la Défense pour la définition et la gestion des contrats. La Défense ne dépend pas du ministère des finances dans ce domaine et a développé une expertise et un savoir-faire en matière de contractualisation tant pour l'externalisation que pour la conduite des programmes d'armement.
Parallèlement, les centres de formation de la marine britannique tirent profit de la valorisation des enseignements qu'ils dispensent en accueillant, à titre payant, des éléments extérieurs. Ces personnes extérieures peuvent être des personnels d'armées étrangères lorsqu'ils n'entrent pas dans le cadre de la diplomatie de défense ou des personnels d'entreprises publiques ou privées formés au leadership ou à des thématiques spécifiques comme la sûreté nucléaire. Elles peuvent être intégrées dans les cursus destinés aux militaires ou bénéficier de cours spécifiques, utilisant les infrastructures pendant les périodes où la Défense n'en fait pas usage. La Défense bénéficie du concours du partenaire retenu pour l'externalisation pour la « commercialisation » de ces prestations. Le centre de formation de spécialité, HMS Sultan, visité par votre rapporteur dégage ainsi un « bénéfice » d'un million de livres par an, dont 30 % sont imputables à l'école atomique. Ces bénéfices, versés au ministère de la Défense, peuvent être réinjectés dans les investissements de l'école.