2. Les incertitudes demeurent quant à l'extension foncière de l'ENSOSP
L'ENSOSP fait également face à un défi majeur qui concerne ses ressources foncières, actuellement insuffisantes pour assurer le développement du pôle pédagogique .
a) La nécessité de remédier à la saturation des capacités d'hébergement du pôle pédagogique
Le processus de délocalisation a été établi en deux phases distinctes, qui consistaient, en ce qui concerne le pôle pédagogique en :
- une première phase devant aboutir à la réalisation de 450 chambres pour accueillir les stagiaires ;
- une seconde phase correspondant à 150 chambres supplémentaires, soit un total de 600 chambres, soit une capacité de 120.000 journées / stagiaires, prévue lors de la réalisation de l'école, et rendue nécessaire par l'augmentation des besoins de formation.
La mise en oeuvre de la première phase est en cours et les sources de financement la concernant ont été dégagées. Mais, d'après les informations transmises par la direction de l'ENSOSP, le seuil de 450 chambres disponibles à l'issue de la première phase serait déjà intégralement utilisé et, dès l'année 2008, les capacités d'hébergement seraient sous-dimensionnées . Pour accueillir l'ensemble des stagiaires programmés sur l'année, il faudrait en effet aboutir à une capacité de 512 chambres, soit 62 chambres de plus que les capacités. Il semble donc que dès l'ouverture du nouveau pôle pédagogique, en 2009, l'ensemble des capacités d'accueil (chambres, salles de cours, bureaux, etc.) sera immédiatement saturé.
En l'état actuel, l'absence de structures d'hébergement suffisantes pose des problèmes importants. Elle nécessite, en effet, de trouver des structures hôtelières disponibles, d'assurer en coûts de fonctionnement le paiement des chambres d'hôtel et de mettre en place des capacités de transport entre l'école et ces structures. L'ENSOSP estime ainsi que répondre au besoin de 62 chambres supplémentaires , sur la base d'un coût de 50 euros par nuit et d'une durée moyenne de formation de 100 jours, entraînerait un surcoût de fonctionnement global de 310.000 euros sur une année .
b) La perspective d'augmentation des besoins de l'école
Il semble par ailleurs que le nombre de formations accueillies par l'école devrait rapidement augmenter au-delà de son niveau actuel .
Ainsi, en particulier, l'accueil de délégations étrangères lié au positionnement international de l'école produira probablement une augmentation du nombre de journées / stagiaires au-delà de ce qui est actuellement constaté.
D'autre part, l'école utilise actuellement un bâtiment temporaire pour assurer les formations aux services de santé et de secours médical. Ce bâtiment n'est pas intégralement adapté aux besoins de formations, qui sont particulièrement forts si l'on considère que 70 % de l'activité des sapeurs-pompiers est aujourd'hui consacrée aux secours à la personne. L'ENSOSP estime donc urgent d'initier la construction du simulateur d'urgence (SIMURG) , décrit comme un « outil pédagogique à mi-chemin entre le plateau technique et le laboratoire » 8 ( * ) . La réalisation du SIMURG nécessiterait la libération de 400 m² de locaux supplémentaires actuellement indisponibles sur le site du pôle pédagogique.
Enfin, l'école souhaite qu'un centre d'entraînement nautique soit créé sur le site du pôle pédagogique, les capacités d'accueil des bassins de natation de la région étant déjà saturées, notamment du fait de l'accueil des populations scolaires.
Votre rapporteur spécial estime que la priorité doit être l'augmentation des capacités d'accueil du pôle pédagogique, afin de répondre aux besoins des SDIS . En effet, ces insuffisances portent préjudice à la qualité des formations et ont un coût élevé pour le fonctionnement de l'école, comme l'indiquent les chiffres transmis par la direction de l'ENSOSP. Cette mise à niveau des capacités d'accueil de l'école doit être privilégiée par rapport à la création de nouvelles formations au profit de publics autres que les sapeurs-pompiers français et au développement de nouveaux projets , coûteux pour l'ENSOSP.
* 8 Réponse aux questionnaires adressés par votre rapporteur spécial.