2. La réduction du nombre d'épreuves, une voie qui ne pourrait être explorée qu'avec la plus grande prudence
L'une des tentations récurrentes de toute réforme du baccalauréat réside dans la diminution du nombre d'épreuves terminales, qu'elle prenne la forme de la promotion du contrôle continu ou d'une diminution des disciplines évaluées en fin d'année de Première ou de Terminale. C'était au demeurant l'un des axes de la réforme du baccalauréat envisagée en 2005, cet allègement permettant notamment de simplifier fortement l'organisation matérielle de l'examen.
Il est vrai qu'au fil de son histoire tumultueuse, le baccalauréat n'a cessé de s'alourdir, les épreuves venant s'ajouter les unes aux autres. Dans de nombreuses filières, il y a ainsi jusqu'à 12 épreuves terminales permettant d'évaluer les connaissances et les compétences du candidat dans une dizaine de disciplines.
Votre groupe de travail n'ignore pas l'existence d'études suggérant que si le nombre d'épreuves était divisé par deux, les résultats du baccalauréat resteraient inchangés. Cinq ou six épreuves suffiraient donc à départager les candidats, les cinq ou sept épreuves supplémentaires ne venant modifier qu'à l'extrême marge les résultats. Telles étaient en effet les conclusions de l'étude de l'IREDU précitée.
Toutefois, votre groupe de travail considère que le nombre d'épreuves ne doit pas simplement être rapporté à sa valeur prédictive. Le baccalauréat n'est pas qu'un mécanisme de sélection, c'est aussi un outil pédagogique. Dans chaque discipline, le niveau du candidat est ainsi évalué et ce n'est pas là la moindre valeur de l'examen, qui fournit au candidat lui-même, mais aussi à l'enseignement supérieur, une information harmonisée sur ses capacités dans telle ou telle discipline.
Ce n'est que dans un deuxième temps, par la combinaison des notes coefficientées, que les résultats à l'examen dans son ensemble sont calculés. Il s'agit là d'une pure résultante. Le baccalauréat n'est pas un outil de sélection, mais de certification d'un ensemble de connaissances et de compétences qui sont tout à la fois disciplinaires et transversales. C'est pourquoi l'essentiel n'est pas sa sélectivité, mais l'extension de la certification qu'il délivre.
Au surplus, l'existence même d'épreuves terminales joue le rôle d'aiguillon et pousse les élèves à travailler, si ce n'est régulièrement, du moins intensément dans les disciplines évaluées en fin d'année. L'étude précitée le reconnaît au demeurant, puisqu'elle propose de conserver le même nombre d'épreuves pouvant faire l'objet d'un examen, mais de tirer au sort parmi elles celles qui feront effectivement l'objet d'un contrôle terminal.
Enfin, si la réduction du nombre d'épreuves ne modifierait pas substantiellement les résultats en termes de candidats admis ou refusés, il est loisible de supposer qu'elle pourrait avoir une influence sur la distribution des notes et avec elle, sur les mentions obtenues. A cet égard, il n'est pas indifférent de passer telle ou telle épreuve.
Dès lors, votre groupe de travail considère que l'évolution du nombre d'épreuves ne peut résulter que d'une réflexion pédagogique approfondie et qu'elle ne peut s'imposer en vertu des seules nécessités de simplification de l'organisation de l'examen.