D. UN GRAND PARIS COMPÉTENT POUR LES TRANSPORTS, LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, LE LOGEMENT ET L'ENVIRONNEMENT
Interrogés sur les compétences qu'ils aimeraient voir prises en charge par la nouvelle collectivité du Grand Paris, les maires ont logiquement désigné, en premier lieu, la gestion des transports ( 85 % ), le logement et le développement économique ( 55 % ) puis les grands équipements ( 45 % ). Par ailleurs, la sécurité reste une préoccupation essentielle car plus de 35 % des communes souhaitent que cette matière ressorte de la compétence du Grand Paris. Le fait qu'une majorité de maires considèrent qu'à l'avenir le logement pourrait être confié au Grand Paris illustre bien la prise de conscience de la nécessité de construire une approche métropolitaine sur cette question.
A noter, enfin, que seuls 15 % des maires estiment que le Grand Paris devrait s'occuper de social, ce qui confirme que cette compétence a vocation à être exercée au plus près du terrain.
Si la collectivité territoriale du Grand Paris ne devait exercer que quatre compétences d'attribution, lesquelles devraient-elles être, selon vous, parmi la liste suivante ?
E. DES MAIRES QUI NE SOUHAITENT PAS PASSER SOUS LA COUPE DE LA VILLE DE PARIS
Si les maires qui ont répondu au questionnaire ont une idée précise des missions qu'ils verraient bien assignées au Grand Paris, ils sont aussi soucieux que l'organisation de l'agglomération ne se traduise pas par leur mise sous tutelle de la capitale. Ils sont ainsi 82 % à refuser que la ville de Paris devienne le chef de file de l'agglomération parisienne.
La ville de Paris doit-elle devenir le chef de file de l'agglomération parisienne ?
On peut également souligner que 70 % d'entre eux souhaitent que leur commune intègre le Grand Paris. Les maires de la petite couronne apparaissent donc à la fois concernés et d'une certaine manière enthousiastes face à la perspective de création d'un Grand Paris même s'ils restent vigilants.
Considérez-vous que votre commune doive faire partie du Grand Paris ?
Les maires qui ont répondu au questionnaire avaient la possibilité de faire part de commentaires. Ceux-ci traduisent une préoccupation largement partagée face aux dérives centralisatrices que le projet de Grand Paris pourrait induire. S'ils sont donc nombreux à souhaiter la création d'un pouvoir d'agglomération fort, on peut souligner qu'ils souhaitent également préserver le niveau d'administration de proximité que constitue la commune. En outre, ils sont unanimes au sujet de la réduction du nombre d'échelons institutionnels qui est, selon eux, responsable d'une grande confusion dans l'exercice des compétences et de la lenteur de l'action publique.
Les maires qui ont fait part de leurs commentaires souhaitent que le projet de Grand Paris renforce l'attractivité économique de l'agglomération, mais ils appellent également de leurs voeux la résorption des inégalités à la fois sociales et fiscales. Ils attendent du Grand Paris la mise en place de politiques publiques plus homogènes et coordonnées en matière de transports, de sécurité et de logement.
A cette fin, certains maires préconisent la fusion des départements de petite couronne en une seule et même entité afin de pouvoir mener une réflexion cohérente et globale. Ils rappellent également que la réflexion sur l'organisation institutionnelle doit impérativement être doublée de la définition d'objectifs quantitatifs et qualitatifs ce qui plaide pour la mise en place d'outils nouveaux de programmation au niveau de l'agglomération.