9. Entretien avec M. Merrick Cockell, Leader du borough de Kensington et Chelsea et Président de London Councils
M. Merrick Cockell a expliqué que les boroughs continuaient à dispenser la plupart des services au niveau local en matière d'éducation, de logement, d'affaires sociales et d'environnement, de planification locale et de loisirs. Ils consacrent 13,3 milliards de livres par an qui se répartissent à hauteur de 7,9 milliards de livres pour la politique en faveur des familles et de l'enfance et 2,3 milliards de livres pour les services sociaux aux adultes. Il a indiqué qu'en 2000, alors que la GLA venait d'être créée, les boroughs se sont rapprochés pour créer l'association London Councils afin de défendre leurs intérêts et d'organiser des politiques communes. London Councils représente les 32 boroughs londoniens, la City of London ainsi que la Metropolitan Police Authority et la London Fire and Emergency Planning Authority. L'association ne reçoit pas de crédits du gouvernement central mais dispose d'un budget annuel de 339 millions de livres, dont 266 millions sont constitués par les contributions des boroughs. La plus grande partie de ce budget est consacrée aux transports. L'association représente les boroughs en tant qu'organisation d'employeurs. Elle accorde des subventions, à hauteur de 26,4 millions de livres par an, aux organisations de bénévoles qui exercent sur plusieurs boroughs et est également responsable de la politique des transports, et en particulier de la gestion du stationnement sur la voie publique. Elle se considère comme une organisation pluraliste, qui souhaite défendre les intérêts de Londres sans considérations partisanes.
M. Merrick Cockell a indiqué, par ailleurs, que les boroughs avaient également décidé ces dernières années de financer des emplois d'auxiliaires de police (Police Community Support Officers) qui sont placés sous la responsabilité de la Metropolitan Police of Authority mais dont l'emploi est négocié avec le borough. C'est ainsi que le borough de Kensington et Chelsea prend en charge la moitié du coût des 130 personnels qui ont été recrutés pour exercer sur le territoire du borough.
M. Merrick Cockell a souhaité que le maire de Londres accepte de travailler davantage avec London Councils et les boroughs, ce qui n'était pas le cas aujourd'hui.
10. Entretien avec M. Ian Blair, directeur de la Metropolitan Police
M. Ian Blair a tout d'abord indiqué que les compétences de la police métropolitaine relevaient à la fois de la police nationale et de la police locale et que ses activités concernaient tant la protection des personnes que la lutte anti-terrorisme. Il a expliqué que le chef de la police, jusqu'en 2000, était seulement responsable devant le ministre mais qu'aujourd'hui un conseil comportant 23 membres, choisis pour partie parmi les membres de l'Assemblée de Londres et pour partie parmi des personnalités indépendantes, était chargé de superviser son action. Il a rappelé que le budget de la police était accordé par la ville.
M. Ian Blair a estimé que le système mis en place n'était sans doute pas le plus cohérent compte tenu du fait que le chef de la police était chargé de mettre en oeuvre un budget très important sans véritablement relever de l'autorité qui lui accordait ce budget.
Il a expliqué que le choix des priorités d'action de la MPA était déterminé à l'issue d'un dialogue étroit avec les autorités locales dans le cadre des 32 commissariats (borough unit) qui couvrent l'étendue du Grand Londres et au moyen de l'application de formules mathématiques complexes permettant d'affecter les personnels sur le terrain. Il a indiqué que la police londonienne était organisée autour de quatre départements ayant pour mission l'action territoriale, la lutte contre le terrorisme, la lutte contre la criminalité et les opérations particulières (central operations) relatives notamment à la lutte anti-émeute, à la gestion des hélicoptères et de la brigade fluviale.
M. Ian Blair a déclaré que le gouvernement avait fixé à la police des objectifs de recrutement multiethniques afin de permettre aux Londoniens de se reconnaître dans leur police. Les recrutements se font en ligne, en fonction des compétences, et donnent lieu à des entretiens. Il a estimé que l'existence d'une force de police unique pour l'ensemble de Londres était très positive, d'autant plus que le maire était traditionnellement accusé de ne s'occuper que de la zone centrale. Interrogé sur les auxiliaires de police pris en charge financièrement par les boroughs, il a confirmé qu'ils dépendaient pour leur action des communautés locales, c'est-à-dire des organisations de voisinage, et qu'ils étaient très utiles pour mener un travail de sécurisation dans le long terme afin de priver les criminels des ressources que leur offre leur terrain d'action. Il a rappelé que ces auxiliaires connaissaient très bien les habitants des quartiers où ils étaient amenés à intervenir.
M. Ian Blair a expliqué que le maire de Londres était compétent pour déterminer le budget de tous les organismes dont il assurait le contrôle et a observé qu'à cet égard le budget de la police était le plus important de l'ensemble des agences dont le maire avait la responsabilité si l'on tenait compte du fait que le budget de Transport for London comportait pour une part importante les recettes relatives aux titres de transport.
Interrogé sur les réseaux de caméras de surveillance, il a indiqué que les autorités locales étaient compétentes pour récupérer les images et les transmettre pour autant que de besoin à la police.
M. Ian Blair a déclaré que dans l'organisation actuelle, les responsables politiques n'avaient pas la possibilité d'intervenir dans les décisions concernant les enquêtes et le choix des poursuites. Il a néanmoins considéré que la police était de plus en plus un enjeu politique.