7. Entretien avec M. Brian Coleman, Vice-Président de la Greater London Assembly
M. Brian Coleman a tout d'abord rappelé que les frontières du Grand Londres avaient été fixées en 1964, sur des critères uniquement politiques. Il a indiqué que le Greater London Council comportait alors 92 membres, tandis que la Greater London Authority n'en comprend que 25. Concernant les pouvoirs de cette dernière, il a précisé qu'il s'agissait de compétences précédemment détenues par l'État et non d'attributions qui lui auraient été accordées au détriment des boroughs. Il a déclaré que les habitants de la périphérie du Grand Londres préféreraient aujourd'hui redevenir membres de leurs comtés originels qui disposaient tous d'une forte identité, à l'image du Middlesex qui a été scindé. Il a observé que les habitants de ces franges ne s'étaient jamais considérés comme « Londoniens » et qu'ils s'exprimaient toujours en disant qu'ils « allaient à Londres », alors même que leurs communes se situent dans le périmètre du Grand Londres. En fait, ces habitants travaillent à Londres mais vivent uniquement dans leur ville. C'est le cas, en particulier, des couples qui sont obligés de quitter le centre-ville dès qu'ils ont des enfants afin de pouvoir bénéficier d'espace, de verdure et de meilleures écoles.
M. Brian Coleman a expliqué que l'Assemblée du Grand Londres était aujourd'hui contrôlée par une coalition composée des conservateurs et des libéraux. Il a défendu le principe de l'élection de ses membres au scrutin majoritaire en rappelant que onze d'entre eux étaient aujourd'hui désignés à la proportionnelle. Il a indiqué que les questions des transports, de la sécurité et de la personnalité des candidats constituaient les grands sujets de la campagne municipale en cours. Il a enfin regretté la faiblesse des pouvoirs de l'Assemblée en remarquant que celle-ci avait adopté plusieurs motions demandant le remplacement du chef de la police qui était restées sans effet.
8. Entretien avec M. Dominic Hurley, chargé des relations internationales, et M. John Lett, chargé de la planification stratégique à la Greater London Authority (GLA)
M. Dominique Hurley a expliqué que le maire de Londres était la deuxième personnalité européenne élue au suffrage direct par le plus de citoyens, derrière le Président de la République française. Il a indiqué qu'il y avait aussi un maire adjoint de Londres, qui était choisi parmi les membres de l'Assemblée de Londres. Il a rappelé que la GLA, instituée en mai 2000, était dotée d'un budget de 9 milliards de livres permettant de financer les quatre agences sous sa responsabilité (London Development Agency, Transport for London, Metropolitan Police Authority et London Fire and Emergency Planning Authority) et qu'elle employait 650 personnes.
M. Dominique Hurley a observé que l'État conservait un certain nombre de compétences à Londres, parmi lesquelles une capacité d'action concernant les infrastructures, les qualifications professionnelles, l'économie, l'éducation, la santé, les affaires sociales et la sécurité. Le rôle du maire consiste à représenter et à promouvoir la ville de Londres et à être le porte-parole des Londoniens. Il a pour mission de développer des stratégies concernant le développement urbain, les transports, le développement économique, la qualité de l'air, la gestion des déchets, la lutte contre le bruit, la préservation de la diversité et la culture. Il revient également au Grand Londres de prévoir l'évolution de la métropole afin de pouvoir adapter les besoins. C'est ainsi que les politiques mises en oeuvre ont retenu l'hypothèse d'une augmentation de la population de 800 000 habitants d'ici 2016, ce qui portera la population londonienne à 8,1 millions d'habitants et occasionnera une augmentation de 640 000 emplois.
M. John Lett a expliqué que le London Plan était à la fois un document d'ordre technique, juridique et politique, qui traitait aussi bien les questions relatives à l'économie, à l'inclusion sociale et à l'environnement. D'ici vingt ans, la ville de Londres devrait connaître une croissance de 1,1 million d'habitants, ce qui correspond à la population d'une ville comme Dublin. Les études ont montré que de nombreux départs de familles et de personnes âgées allaient se produire en direction du sud-est, tandis que le flux de nouveaux arrivants en provenance du reste de la Grande-Bretagne et de l'étranger allait se poursuivre. Considérant que cette évolution allait se traduire dans le périmètre du Grand Londres par une augmentation des naissances et une baisse des décès, il a estimé que la population londonienne allait connaître un rajeunissement et que la ville avait maintenant vocation à se développer à l'est à partir de Thames Gateway, ce qui nécessitait la construction de logements supplémentaires à hauteur de 35 400 logements par an, alors que seules 31 000 mises en chantier étaient aujourd'hui réalisées chaque année. Il a précisé que la moitié de ces nouveaux logements devaient être accessibles au plus grand nombre, dont 70 % seraient constitués de logements sociaux. Il a, par ailleurs, observé que l'agglomération londonienne connaîtrait une hausse du nombre d'emplois de 969 000 entre 2003 et 2026, parmi lesquels 550 000 concerneraient le secteur financier au sens large. M. John Lett a observé que cette croissance de l'agglomération devait être durable et que, sans l'organisation des Jeux Olympiques de 2012, il n'aurait pas été possible de mobiliser autant d'investissements dans la basse vallée de la Lea. Il a, par ailleurs, indiqué qu'un des objectifs était d'augmenter fortement la densité de l'occupation des sols, notamment à travers la construction de grandes tours.